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Aujourd’hui, on déterre une catégorie d’articles que vous aimez beaucoup (mais pas autant que les plantes légendaires…) !
Et comme Pâques, c’était dimanche dernier, j’ai pensé que ce serait une bonne idée de parler de lapin et de lièvre.
Avec cet article j’inaugure aussi un principe que je voulais commencer depuis un petit moment : celui de parler du symbolisme d’animaux réels. À l’instar des plantes, les anciennes croyances octroyaient également aux animaux des pouvoirs et des symboles dont vous pouvez vous inspirer pour vos propres histoires. Car il n’est pas obligatoire de créer de nouvelles créatures magiques ou de se servir dans les différents bestiaires mythologiques pour incorporer des animaux magiques en Fantasy.
À la base je voulais commencer avec le chat, mais cet animal a des symbolismes encore plus complexes que les dragons. Du coup, je m’y attellerai plus tard…
Comme vous le savez sûrement, lorsque les chrétiens ont évangélisé les terres conquises, ils ont remplacés les fêtes et célébrations locales par les leurs.
En vérité, « remplacé » n’est pas le bon terme. Afin de ne pas se mettre les populations conquises à dos, les chrétiens ont récupéré les symbolismes et adapté les croyances de ces célébrations. Ainsi les valeurs et les messages transmis par les fêtes chrétiennes ne sont pas si différents de ceux d’avant. Et Pâques ne déroge pas à la règle.
Commençons par là : Qu’est-ce que Pâques ?
Il s’agit de la fête chrétienne qui célèbre la résurrection du Christ.
Pâques a remplacé les fêtes païennes qui célébraient le printemps et donc la renaissance de la nature et le retour de l’abondance. C’est le cycle de la vie qui recommence.
Cette célébration prenait place aux alentours de l’équinoxe de printemps (vers le 21 mars dans l’hémisphère nord). À l’heure actuelle, on l’appelle Ostara, mais il n’y a aucune source historique qui atteste que cette fête portait ce nom-là. L’appellation Ostara a été créée par Gerald Gardner, fondateur de la Wicca — dont on parlera quand on abordera les écoles de magie —, lorsqu’il a établi le calendrier wiccan dans les années 50-60.
En revanche, ce dont on est sûr, c’est que cette célébration païenne du printemps se servait des lapins (en Grande-Bretagne et en Europe de l’ouest) et des lièvres (en Germanie et en Scandinavie) pour fêter le retour à la vie de la nature. Ces animaux étant le symbole de l’abondance et de la fertilité — vous aurez deviné pourquoi…
En fonction des endroits, on croise également différentes croyances liées au retour du printemps :
Et oui ! Le lapin est un animal associé à la lune (elle-même associée aux sorcières). En Chine, d’ailleurs, une légende veut qu’un lapin de jade réside sur la lune où il concocte un élixir d’immortalité.
Au Japon aussi, on place un lièvre sacré, celui du zodiac sur la lune.
Dans le passé, le lièvre s’est lié d’amitié avec le singe et le renard. Tous partagent le même toit.
Un jour, le Roi de toutes les divinités, descend sur Terre sous les traits d’un honorable vieillard. Ayant faim, il frappe à leur porte et demande qu’on lui serve un repas.
Le singe lui apporte les fruits qu’il a cueilli dans les arbres, le renard lui présente un poisson, mais le lièvre n’a rien à lui offrir. Le dieu le réprimande sévèrement.Le lièvre demande alors à ses amis de préparer un bon feu. Lorsque les flammes s’élèvent et que les braises sont suffisamment chaudes, le lièvre se jette sur le bûcher en sacrifice et offre son corps comme nourriture au vieillard. Ce dernier, déclinant son titre de Roi des Dieux, réunit les restes du lièvre et les place sur la Lune afin que le sacrifice de l’animal soit visible de tous.
Depuis cette époque, dit la légende, il y a un lièvre dans la Lune.
Source : Usagi
Et, blague à part, Sailor Moon (soit la guerrière de la Lune dans le manga éponyme) s’appelle Usagi (lapin) en Japonais…
Le lapin est également considéré comme initié aux mystères (parce qu’il naît les yeux ouverts). Pour ces raisons deux raisons, il a été pendant longtemps associés aux sorcières et parfois davantage craint que les chats.
Dans les cultures amérindiennes et africaines, le lapin et le lièvre sont souvent des farceurs. Dans d’autres histoires, ils vaincraient des adversaires beaucoup plus grands et forts grâce à leur ruse.
On peut ainsi conter les histoires de Boton le lièvre (Côte d’Ivoire) ou de Leuk le lièvre (Sénégal) qui ont des ennemis comme la hyène à qui il joue un certains nombres de mauvais tours.
Chez les Afro-Américains et les Antillais, il porte le nom de Compère Lapin et rappelle énormément le personnage de Frère Lapin dans le film La Mélodie du Sud.
En Extrême-Orient, le sang de lièvre était utilisé dans la préparation d’une drogue d’immortalité.
En Chine, les forgerons utilisaient le fiel (la bile) des lièvres et des lapins pour conférer force et éternité aux lames qu’ils forgeaient.
Se faire une jarretière en peau de lapin ou de lièvre confère rapidité au voyageur.
Dans certaines versions, la chasse sauvage est accompagnée d’une horde de lièvres sauvages.
Pour les marins, les lapins portent malheur. Ils sont donc interdits à bord.
Comme les lapins vivent sous terre, ils posséderaient le pouvoir de communiquer avec les morts.
Je ne vous donne pas de pistes pour intégrer des lapins et des lièvres dans vos univers fantasy car je ne ferais que répéter ce qui est dit dans l’article. Je fais confiance à votre imagination pour savoir quoi faire de ces petits rongeurs aux grandes oreilles — en tout cas pour en faire autre chose que des civets et des terrines…