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Après les articles à propos des créatures légendaires, j’ai voulu me lancer dans une série qui traiterait des plantes légendaires ! Et oui ! Je pense que dans un univers de fantasy, on peut se permettre de créer des plantes autant que des animaux ou des races pensantes.
Alors, pour inaugurer cette nouvelle série, j’ai envie de vous parler de la mandragore.
La mandragore est une plante connue depuis les Égyptiens antiques. Elle a porté de nombreux noms tels que : Yabinhin à Babylone, Plante de Circé en Grèce ou encore Dudhaïm dans la tradition hébraïque et dans l’Ancien Testament. C’est la forme anthropomorphe et les substances psychotropes de sa racine qui sont à l’origine de toutes les croyances qui la concernent.
Les vertus médicinales de la plante était déjà connues par les Égyptiens et les Perses. Elle était également considérée comme une plante aphrodisiaque autant pour les hommes que pour les femmes à cause de la forme de ses racines, mais aussi de ses fruits qui, selon les contextes de représentation, symbolisaient soit des testicules, soit des seins. Mais la mandragore n’était pas qu’un aphrodisiaque, elle était aussi utilisée comme anesthésiant.
Par la suite, les Grecs l’utilisèrent comme anti-dépresseur également. Ainsi, au Ve siècle avant J.-C., Hippocrate écrivait : « Aux gens tristes, malades et qui veulent s’étrangler, faites prendre le matin en boisson la racine de mandragore à dose moindre qu’il n’en faudrait pour causer le délire ». Cette citation nous révèlent également que ses effets psychotropes étaient déjà connus à l’Antiquité. Socrate en parle comme étant un sédatif et Théophraste conseille les racines comme remède aux maladies de peau et à la goutte et les feuilles comme cicatrisant.
En plus de ces observations pertinentes, je ne peux me priver de partager avec vous la méthode conseillée par Théophraste pour cueillir ladite plante : « tracer autour de la mandragore trois cercles avec une épée, couper en regardant vers le levant, danser autour de l’autre et dire le plus grand nombre possible de paroles grivoises ». Ce rituel s’explique par le fait que, à l’époque de Théophraste (IVe siècle avant J.-C.), les croyances égyptiennes disaient que les maladies étaient dues à des punitions divines. Il fallait, dès lors, des remèdes magiques pour détourner l’attention des dieux. Donc, malgré les conclusions rationnelles et cohérentes que les différents médecins et botanistes grecs ont pu tirer de leurs observations, il n’en reste pas moins que les processus médicaux relevaient souvent de la magie.
Ces croyances ont perduré jusqu’au Moyen-Âge où la mandragore a pris une dimension magique considérable. A partir de cette époque, on croit que la mandragore hurle au point de pouvoir tuer ou de rendre fou le botaniste qui la cueille.
Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Parce qu’à moi, oui ! 😀
Et parce que cette plante est terriblement puissante, il est conseillé de la faire arracher par un chien qui mourra à la place du botaniste.
Selon les divers écrits décrivant les rituels, on sait qu’ils se déroulaient les nuits de pleine lune. Les mandragores qui poussaient au pied des gibets étaient très prisées car on les disait fécondées par le sperme des pendus, leur apportant vitalité. Toutefois, celles des places de supplice ou de crémation faisaient aussi parfaitement l’affaire. Des magiciens (ou prêtres) traçaient avec un athamé trois cercles autour de la mandragore et creusaient ensuite pour dégager la racine, le cérémonial étant accompagné de prières et litanies. Une jeune fille était placée à côté de la plante pour lui tenir compagnie. On passait également une corde autour de la racine et on attachait l’autre extrémité au cou d’un chien noir affamé que l’on excitait au son du cor. Les magiciens appelaient alors au loin le chien pour qu’il arrache la plante en tirant sur la corde. La plante émettait lors de l’arrachage un cri d’agonie insoutenable, tuant l’animal et tous les hommes proches d’elle aux oreilles non bouchées de cire. La racine devenait magique après lavage, macération et maturation en linceul ; elle représentait l’ébauche de l’homme, « petit homme planté » ou homonculus. Ainsi choyée, elle restait éternellement fidèle à son maître et procurait à son possesseur prospérité prodigieuse, abondance de biens et fécondité. Elle était vendue très cher en raison du risque à la cueillette, et ce, d’autant plus que la forme était humaine, de préférence sexuée par la présence de touffes judicieusement disposées.
Il est intéressant de noter qu’à partir du IXe siècle de notre ère, la mandragore est de nouveau utilisée comme anesthésiant au travers de l’utilisation d’une éponge soporifique, laquelle était imbibée d’un mélange d’opium, de mandragore, de ciguë et de jusquiame, toutes des plantes narcotiques.
Ce n’est pas un mythe, la mandragore était la plante de prédilection des sorcières, avec la belladone et la jusquiame. Une croyance très répandue aux XVIe et XVIIe siècles voulait que les sorcières s’enduisent le corps d’un onguent préparé à base de mandragore avant de s’envoler dans les airs, à cheval sur un balai ou une fourche, pour aller au sabbat, une réunion de sorcières présidée par le Diable en personne.
Mais, en plus de ça, la mandragore peut également être préparée en philtre d’amour ou en encens pour parler aux morts ou encore pour augmenter sa puissance magique de manière temporaire.
Laissez-moi vous livrer quelques recettes :
Pour l’utiliser sous forme d’encens, dans un premier temps on coupera la racine en morceaux, et ensuite on la mettra séchée au soleil. Ensuite il sera très facile pour la sorcière de la faire brûler sur des petites pastilles de charbon incandescentes, que l’on peu se procurer facilement dans n’importe quelle bonne boutique ésotérique.
L’encens de mandragore sera surtout utilisé pour toutes les incantations magiques, ou les évocations d’esprits. Car elle a la faculté de les faire apparaître la nuit dans sa fumée…
On utilise également son encens pour acquérir temporairement des pouvoirs magiques très puissant. Pour cela il suffit de placer en encens quelques petits morceaux de sa racine sur une pastille de charbon, au milieu d’une petite sous-tasse. Ensuite baigner votre corps complètement nu dans sa fumée. Ceci augmentera temporairement l’énergie de vos chakras et vous transformera pendant une heure en une puissante sorcière…
Pour acquérir l’amour d’une personne, on préparera le philtre de la manière suivante : On place dans un bocal quelques morceaux de racine de mandragore fraîche avec un peu de votre sang, une mèche de vos cheveux, et vous recouvrez le tout de la même quantité de sucre. Vous placerez ce bocal durant trois mois dans un lieu à l’abri de la lumière, ensuite vous filtrerez ce précieux liquide au travers d’une passoire. Il suffira de verser trois gouttes de ce puissant philtre magique dans un verre de vin rouge ou de champagne, accompagné d’un bon dîner. Quelques minutes plus tard, le philtre déclenchera l’amour chez la personne désirée…
Source : L’École des Sorcières
Taillez la racine d’une mandragore en lui donnant l’apparence d’une femme, puis, la tenant dans la main gauche, tracez au-dessus d’elle un pentagramme en disant : « Je vous appelle X. » l’enterrer alors dans son jardin, l’arroser d’eau, de lait et de sang avec ces mots : « Ce sang et ce lait rendront X mon esclave à jamais. » Déterrez la racine la nuit suivante, une heure avant le lever du jour, et dites : « Que la lune bénisse ma prière pour remplir le cœur de X d’amour pour moi. » Une fois qu’elle est asséchée, il suffira à l’amoureux de planter une aiguille d’argent en plein cœur de la figurine en pensant à la femme aimée avant de la placer sur une fenêtre exposée aux rayons de la lune.
Source : La Chouette Noire
La mandragore est une plante qui existe réellement, je crois qu’il est important de le préciser. Il s’agit d’une plante de la famille des solanacées (une cousine des patates, tomates et aubergines, mais aussi de la belladone et du tabac). Il s’agit d’une plante vivace qui pousse sous le climat méditerranéen.
La plante est riche en alcaloïdes psychotropes, ce qui lui a valu d’être longtemps utilisée comme anesthésiant, et autres composants nocifs. Ces substances entraînent notamment une mydriase (augmentation du diamètre de la pupille) et des hallucinations suivies d’une somnolence. Si la mandragore est ingérée en grande quantité, elle peut être mortelle.
J’espère ce que cet article vous a plu et que cette nouvelle série vous intéresse. N’hésitez pas à me proposer des plantes légendaires et/ou mythiques qui vous intrigue pour que j’en parle dans un prochain article 😉