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J’ai souvent croisé dans des romans fantasy des personnages qui se retrouvaient à devoir compulser des parchemins. Ce qui n’est absolument pas étonnant dans des romans medfan. Ce qui est plus étonnant, c’est lorsque l’on peut lire plus tard dans le chapitre, toujours traitant de ces mêmes parchemins, que les yeux du personnage parcourent les lignes du « papier jauni ». Et là, chers lecteurs, je sursaute et je suis sûre et certaine que d’autres que moi également.
« Pourquoi » me demanderez-vous peut-être ? Mais bien parce que le parchemin n’est pas du papier, pardi ! C’est de la peau d’animal !
C’est pourquoi, je me suis dit que ce pouvait être une bonne idée de faire une petite liste non-exhaustive de quelques supports d’écriture qui ont traversé l’Histoire.
Avant de commencer, j’aimerais préciser que les supports d’écriture et leur évolution dépendent énormément de l’environnement. Les scribes ayant tendance à piocher les matériaux les plus propices à l’écriture dans la nature qui les entoure. C’est d’ailleurs ce support-même qui va influencer le geste, l’outil et la graphie : l’écriture cunéiforme naît de l’argile, les hiéroglyphes de la pierre deviennent abstraits sur le papyrus ; les minces et longues lames de bambou, premiers supports de l’écriture chinoise, entraînent probablement la disposition des signes en colonnes, de même que la forme de la feuille de palmier détermine le format oblong des livres du Sud-Est asiatique.
Ainsi donc, si vous créez des cultures fort différentes de la culture européenne, il peut être intéressant de travailler sur cet aspect, surtout si vous créez une langue et/ou un alphabet.
Étant donné que le but de cet article n’est pas de vous parler de tous les supports d’écriture, mais bien uniquement des plus accessibles et des plus communs à trouver dans une bibliothèque moyenâgeuse ou antique, je ne ferai que présenter brièvement ceux qu’on pourrait avoir du mal à transporter dans une besace.
La pierre : la pierre a très vite été un support privilégié pour l’écriture à cause de sa longévité. On la gravait souvent, mais on écrivait et dessinait aussi dessus. N’oublions pas les fameuses plaques d’ardoise qui ont été utilisées jusqu’au début XXe siècle dans les écoles et les café.
Le métal : encore utilisé à l’heure actuelle, le métal est un support d’écriture que l’on a également choisi au fil des siècles pour sa solidité et sa durabilité. Et, dans certains cas, pour son prestige quand il s’agissait de métal précieux.
Le bois : le bois était, le plus souvent, transformé en planchettes afin d’y noter des listes, d’apprendre l’écriture,… Il arrivait qu’elles soit reliées entre elles grâce à des lanières de cuir pour former des sortes de cahiers. Elles pouvaient également être recouverte de cire, par exemple, ce qui permettait de pouvoir les réutiliser puisque la cire restait molle. Les Romains avaient développé un stylet (oui, un stylet pour écrire sur une tablette… Samsung, Apple et les autres n’ont rien inventé au final !) pointu à une extrémité et plat à l’autre, qui leur permettait d’écrire avec la pointe et de lisser la cire avec la partie plate.
L’argile : c’étaient surtout les Summériens qui les utilisaient, ils écrivaient sur l’argile encore molle avec une pointe puis la laissaient sécher.
Le papier de papyrus (plus simplement appelé papyrus) est un papier obtenu par la superposition de fines tranches de la tige du papyrus (le Cyperus papyrus pour être précise) humidifiées, placées en couches et positionnées perpendiculairement les unes sur les autres et compressées.
En général, on n’écrit que sur un seul côté du papier de papyrus sur lequel on applique un traitement à base de colle de sève de la plante et qui permet de retenir l’encre.
Les feuilles ne dépasse pas 50 cm de long, mais il arrive qu’on en colle ensemble pour faire de longs rouleaux.
Le papier de papyrus coûte cher, encore à l’heure actuelle, à cause de la rareté de la plante qui ne pousse naturellement que sur les rives du Nil et dans son delta, mais également à cause de sa fragilité. En effet, le papier de papyrus se conserve mal dans l’humidité et le froid.
De nos jours, les « papyrus » vendus aux touristes sont fabriqués à partir de feuilles de bananier.
Le papier d’amate est une sorte de papier fabriqué par les Mayas et les Aztèques à partir de fibres végétales de ficus.
Sa fabrication s’effectue en séparant l’écorce extérieure du ficus de son écorce intérieure. Cette dernière est mise à tremper, bouillie dans de l’eau additionnée de chaux ou de soude et ensuite rincée. Les fibres ainsi obtenues sont disposées sur une surface dure, croisées en double épaisseur. On les bat ensuite avec une pierre striée jusqu’à ce qu’elles soient homogénéisées. Comme la surface est rugueuse, on l’enduit ensuite d’une couche de chaux ou d’amidon de façon à obtenir une surface propre à être peinte.
Le vélin est une peau de vélot (un veau mort-né). C’est un support d’écriture très recherché par les calligraphes, les miniaturistes et les relieurs car c’est une peau très blanche, très fine et douce. Le vélin est une spécialité apparue à la fin du Moyen-Âge.
Attention de ne pas le confondre avec le parchemin, qui est aussi une peau mais qui ne présente pas la même finesse, ni avec le papier vélin qui est produit à base de fil de tissu.
L’écriture sur tissu était souvent un luxe réservé à une élite. En Chine, par exemple, la soie était réservée à l’usage des manuscrits impériaux.
Le parchemin est une peau d’animal, généralement de moutons, de chèvre ou d’agneau, qui est apprêtée dans le but de servir de support d’écriture.
Indétrônable du VIIe siècle jusqu’à la démocratisation du papier au XVe siècle, le parchemin est le principal support d’écriture durant tout le Moyen-Âge.
Le papier est fabriqué à partir de cellulose végétale obtenue à base de chiffons de lin, de chanvre et de coton, mais aussi de bois, de bagasse de canne à sucre, de paille, de papier (dans le cas du recyclage) ou encore de crottin de cheval ou d’éléphant. – J’ai, d’ailleurs, un carnet fait à base de crotte d’éléphant !
Le papier tel que nous le connaissons a été inventé en Chine au IIIe avant notre ère.
Il est intéressant de noter que le procédé de fabrication n’a pas changer depuis sa création.
Comme mentionné plus haut, il y a également le papier vélin. Il s’agit d’un papier confectionné à partir de fil de tissu blanc, comme des fils de coton, par exemple. C’est un papier sans grain, soyeux et lisse qui ne présente pas de vergeures (ce quadrillage dû à la toile métallique qui sert retenir là pâte à papier). Par opposition, il existe le papier vergé qui laisse apparaître ces vergeures. Le papier vélin a été inventé au XVIIIe siècle en Angleterre.
Le codex est un livre constitué de pages cousues ensemble. Il peut être un assemblage de tablettes de bois, de feuilles de papyrus ou de parchemin.
Le volumen est un rouleau de parchemin, de papyrus ou de tissu qui se déroule horizontalement. Les feuilles peuvent être enroulées sur deux barres de bois.
Le rotulus est un rouleau de parchemin, de papyrus ou de tissu qui se déroule verticalement. Les feuilles peuvent être enroulées sur deux barres de bois.
Ainsi, vous pouvez bien visualiser la différence entre ces deux types de rouleaux.
Le livre est un assemblage de feuilles de papier imprimées et réunies en volume, broché ou relié.
J’espère que ce « petit » précis vous a plu et vous a appris des choses. Comme d’hab’ n’hésitez pas à me poser des questions si vous voulez des précisions ou à me faire part de ce que vous avez pensé.
Je sais qu’il s’agit ici d’un article très précis et pointilleux, mais je trouvais intéressant de vous en parler. Et puis, c’est un sujet que j’adore !
Là-dessus, je vous dis à mardi pour un nouvel avis lecture !
Une réponse à “Les Supports d’écriture”
Je suis en train d’essayer de réaliser un alphabet pour mon monde et je me demandais s’il existent des méthodes pour écrire directement sur du bois, sans cire, connu?