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Aujourd’hui, je voudrais parler un peu plus en détail du syndrome de la page blanche.
En effet, suite à l’article 10 conseils pour vaincre ses blocages, j’ai reçu plusieurs remarques ou questions par rapport au fait que je ne parlais pas des pannes d’écriture liées au texte en lui-même. Je n’ai pas détaillé ce thème-là dans l’article précédent tout simplement parce que, pour moi, tous les blocages uniquement liés au texte font partie du syndrome de la page blanche et qu’on en parle déjà en long en large et en travers un peu partout. Justement, avec l’article d’il y a 3 semaines, je voulais vous parler des autres blocages, ceux dont on parle moins.
Aussi, aujourd’hui, je vais approfondir le sujet des blocages uniquement dus aux problèmes qu’un auteur ou qu’une autrice rencontre avec son texte.
Le syndrome de la page blanche est une forme de blocage qui empêche un-e écrivain-e de produire le moindre mot ou d’être satisfait-e par ce qu’il/elle écrit, ralentissant ainsi son écriture. Ce syndrome est principalement lié au texte lui-même et/ou à l’inspiration. Il peut toucher n’importe quel-le auteur/-trice, qu’il/elle soit confirmé-e ou pas, professionnel-le ou pas.
Il peut se traduire, lorsqu’il se prolonge dans la durée, par un abandon de l’auteur/-trice ou une période de dépression au cours de laquelle il/elle perd totalement confiance en lui/elle.
Pourtant, même si la leucosélophobie est assez facile à définir, en trouver les causes et les solutions est loin d’être chose aisée. Dans les points suivants, j’essaie de détailler le plus d’origines possibles du syndrome de la page blanche, sans vous pourtant pouvoir vous promettre d’être exhaustive. 😉
C’est peut-être la cause la plus connue du syndrome de la page blanche : l’écrivain qui se retrouve devant sa feuille avec l’envie d’écrire (de commencer un projet ou de continuer celui en cours), mais aucune idée ne lui vient, le trou noir.
Ça peut toucher différentes phases :
Étant donné que j’ai déjà écrit des articles sur le sujet, je me permets de vous les relayer (paresseusement 😉 ) :
C’est sûrement l’autre cause la plus connue du syndrome de la page blanche : avoir tellement d’idées qu’on finit par ne plus savoir laquelle choisir. Le trop-plein d’inspiration peut toucher exactement les mêmes phases que le manque d’inspiration.
Mon astuce dans ces cas-là, c’est de tout écrire sur des fiches (type fiches bristol ou des feuilles A4 que vous aurez découpées en 4 ou encore sur du papier brouillon) ou sous forme de liste dans un cahier. Dans tous les cas, restez synthétiques : résumez vos idées en deux phrases maximum. — Perso, je ne mets que des mots-clés, du type : détour, bateau, Ezdelshar, 4 jours.
Et regardez les options qui semblent :
N’hésitez pas à établir des schémas où vous décririez les diverses possibilités de l’intrigue pour voir où vos idées vont vous mener.
Si vous débordez vraiment d’idées, pesez les pour et les contre pour savoir si vous pouvez les intégrer à votre récit ou pas. Si vous ne le pouvez pas, notez-les dans un carnet et oubliez-les jusqu’à ce que vous ayez terminé votre projet en cours.
Il arrive que, en cours d’écriture, on se lasse d’un projet, qu’on n’ait plus envie de l’écrire ou bien qu’on aille jusqu’à douter de son bien-fondé, de sa raison existentielle. La lassitude survient en général à partir de la moitié d’un projet, mais peut survenir bien avant ou bien après. J’ai déjà vu des copains et copines de plume laisser tomber un roman alors qu’ils arrivaient à la phase de résolution de l’intrigue.
En général, on se lasse d’un projet parce que :
Je vous conseille d’abord de ne pas culpabiliser quand cela arrive. Au risque d’en surprendre plus d’un-e, les écrivain-e-s sont des êtres humains comme les autres dont les humeurs, les goûts et les envies changent au fil du temps. C’est comme ça et on n’y peut rien. 😉
Donc si à un moment vous avez envie de remiser votre projet même pas terminé dans un fond de tiroir, faites-le, mais ne le jetez pas ! Peut-être que dans un avenir plus ou moins, vous aurez envie de le reprendre, qui sait ?
Ensuite, ne traînez pas pour écrire vos romans. Si c’est le temps qui vous pose problème, n’attendez pas qu’un créneau horaire hebdomadaire se libère miraculeusement dans votre emploi du temps, parce que ça n’arrivera jamais ! Créez-le ! Donnez-vous les moyens et le temps d’écrire. — Quitte à envoyer balader vos amis 3 sorties sur 4 ! 😉
Si ce sont vos personnages qui vous ennuient, alors recréez-les ! Écrire un roman, c’est se prendre pour Dieu : vous êtes seul-e maître-sse à bord ! Si vous avez envie de changer vos personnages, faites-le ! D’ailleurs, si vous avez envie de tout réécrire, faites-le aussi. Le plus important, c’est que votre livre vous plaise à vous d’abord, il faut que vous vous y sentiez bien.
Et pour finir, dans le cas où vous trouveriez que votre roman n’apporte rien de plus à ce qui a déjà été écrit, j’ai envie de vous dire « Et alors ? »
Rappelez-vous qu’un roman qui n’est pas terminé peut encore changer du tout au tout. À la correction, vous pourriez très bien avoir une idée de génie qui fera de votre manuscrit le prochain best-seller intemporel de son genre. Et si ce n’est pas le cas, prenez-le alors comme un exercice de style : écrivez-le jusqu’au bout pour pouvoir dire fièrement que vous avez écrit un livre et, ensuite, tirez les leçons de vos erreurs (de style, de fond, de forme, de gestion du temps d’écriture, etc.).
Si lire pendant vos phases d’écriture vous déprime, alors ne lisez pas ou lisez autre chose (d’autres genres, des essais, des BDs…).
Ça rejoint un peu la lassitude, à ceci près qu’il s’agit ici d’un changement que vous avez envie d’opérer dans l’intrigue de votre projet en cours. Il arrive que l’on soit bloqué parce que, en cours d’écriture, l’idée même du projet change du tout au tout. Cette nouvelle idée survient, en général, d’un élément de votre projet en cours, quelque chose qui s’est développé tout seul dans votre esprit et contre lequel vous n’avez rien pu faire.
Cette envie de changement est, en général, une envie de changement de l’intrigue principale ou d’une des intrigues secondaires. Il ne s’agit pas de simplement changer la couleur préférée de votre personnage principal 😉
Ce changement d’idée peut amener un blocage tout simplement parce qu’on se retrouve à hésiter et à douter, à se demander si c’est une bonne idée de changer, si on a vraiment envie que notre projet change (autant), comment intégrer ces changements, s’il faut tout reprendre depuis le début…
Toutes ces interrogations peuvent avoir la très fâcheuse tendance à nous bloquer la tête. Ce qui peut aussi nous bloquer, c’est le découragement de devoir tout reprendre.
Ce que je vous conseille, ce serait de garder votre première version intacte et de commencer à développer les changements que vous voulez dans une nouvelle version. Mais ne vous lancez pas dans l’écriture tête baissée. Commencez par faire un plan, par reprendre toute votre structure narrative pour voir comment intégrer vos nouvelles idées, les changements dans l’intrigue, l’ajout ou le retrait de personnages, etc. Quand on change un projet de fond en comble, il faut le reprendre presque comme si on créait un nouveau projet.
Ensuite, ne vous découragez pas ! Ne voyez pas ça comme si vous deviez faire machine arrière, voyez ça comme un nouvel élan. Nous savons tous qu’au bout d’un certain temps de travail sur un même projet, on s’essouffle parce qu’on perd cet attrait de la nouveauté. Donc, voyez ces changements comme un nouveau souffle de fraîcheur et de nouveauté. Je suis certaine que lorsque vous avez eu ces nouvelles idées, vous êtes entré-e-s dans cet état de fébrilité dans lequel nous rentrons toutes et tous quand nous sommes touché-e-s par la Muse. Gardez en mémoire cette fébrilité et conservez-la le plus longtemps possible.
J’ai repris l’expression à une personne qui avait commenté mon lien sur Facebook. Salut à toi si tu passes par là !
Il s’agit là d’un blocage dû à l’intrigue : on sait qu’un truc ne tourne pas rond, mais quoi ?
On est incapable d’écrire la suite parce qu’on sait qu’il y a un problème dans notre intrigue, mais on ne sait pas lequel ou alors on le sait très bien, mais on vit dans le déni total. Ça peut être un problème dans ce qui a déjà été écrit, dans ce que vous êtes en train d’écrire ou dans ce que vous n’avez pas encore écrit.
Je pense que la meilleure des choses à faire dans ce cas-là est de se poser et de revoir son plan en parallèle de ce qu’on a déjà écrit et de se poser des questions comme :
J’aimerais terminer en vous partageant quelques conseils un peu plus généraux.
Les recherches constituent une ou plusieurs étapes importantes dans la construction de votre récit. Il se peut que, parfois, vous n’ayez pas fait de recherches suffisantes pour pouvoir parler correctement d’un sujet dans votre roman.
Dans ces cas-là, il n’y a aucune honte à faire une pause dans l’écriture pour aller compléter nos données.
Un minimum de préparation est indispensable pour réussir à écrire un roman. Cette phase est souvent négligée par les jeunes auteurs et autrices fougueux/-ses qui préfèrent foncer tête baissée sans même un semblant de plan et ça peut leur être fatal (enfin pour leurs écrits, pas pour eux).
Si on n’a rien préparé, il arrive toujours un moment où l’on bloque. Alors, soit on fait une pause dans l’écriture et on retravaille son plan, soit on laisse tomber et c’est bien dommage.
Parfois, certain-e-s paniquent quand ils/elles ne parviennent plus à écrire.
Alors que, pour moi, la première des choses à faire quand on bloque, c’est de se poser et de se demander d’où vient le problème, de prendre le temps de la réflexion. Trouver la source du problème, c’est déjà l’avoir résolu à moitié.
Présenter ses problèmes à haute voix permet d’une part de les clarifier pour soi-même, mais aussi de lever le nez de son guidon en demandant l’opinion d’une autre personne.
Personnellement, je parle beaucoup de mes projets d’écriture à mon mari. Cela me permet d’avoir une première opinion « extérieure » par rapport à mes idées, mais aussi d’avoir des suggestions quand j’ai l’impression d’être dans une impasse. Et aussi d’énoncer mes idées tout haut et de me rendre compte par moi-même qu’elles sont parfois vraiment saugrenues ! 😜
Si je devais ne vous donner qu’un seul conseil, ce serait celui-là.
Quoi qu’il n’arrive, ne vous arrêtez pas d’écrire, jamais ! Même si ce n’est pas pour votre projet, même si ce n’est pas de la fiction, écrivez ! Exercez-vous à ne pas perdre vos mots, continuez à travailler la synthèse de vos pensées en les écrivant (que ce soit des mails, des articles de blog, des posts Facebook, etc.). Les réflexes de chercher et de trouver ses mots se perdent très vite.
Voilà ! J’espère que cet article vous a plu, qu’il a répondu aux questions qui ont été posées suite à l’article 10 conseils pour vaincre ses blocages et qu’il pourra vous être utile au besoin. N’hésitez pas, bien sûr, à me donner votre avis sur la question ! 😉
Là-dessus, je vous laisse avec un très beau texte écrit par Michel Cordeboeuf (auteur-compositeur-interprète) à propos de la page blanche. Vous pouvez cliquer sur l’image pour l’agrandir.