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Aujourd’hui, je voudrais parler avec vous de la notion de schéma narratif type et vous en présenter trois auxquels on ne pense pas toujours quand on écrit nos histoires.
Vous savez déjà que le schéma narratif constitue la trame générale d’un récit. Il est constitué de 5 grandes étapes :
À lire aussi : Le Schéma narratif.
Ces 5 étapes sont très généralistes et leur ordre peut varier en fonction des besoins du récit. Ce schéma peut également être utilisé pour presque tous les genres. On note une exception pour les récits policiers qui répondent à leurs propres trames narratives.
Un schéma narratif type est un schéma narratif dont les étapes sont prédéfinies par le type d’histoire que l’on souhaite raconter.
Si un genre répond à des codes, un type d’histoire répond à des motifs. Ces fameux schémas narratifs types reprennent donc ces motifs dans un ordre plus ou moins strict pour créer une trame qui correspond au type d’histoire que l’on souhaite raconter.
Le schéma narratif type le plus connu est celui du voyage du héros créé par Vogler à partir du monomythe de Joseph Campbell.
On va commencer par débunker quelques idées :
Un schéma narratif type n’est qu’un squelette à votre histoire, votre créativité et votre originalité tiendront dans la manière dont vous habillerez ce squelette.
En outre, rappelez-vous que les contraintes développent notre créativité car elles forcent notre cerveau à résoudre des problèmes d’une façon inédite pour nous.
Les schémas narratifs type sont intéressants parce qu’ils nous permettent de :
Connaître l’existence d’autres schémas narratifs que les trames connues (et poncées) nous permet également d’explorer autre chose. D’autres thèmes, d’autres motifs, d’autres personnages.
C’est pour cela que je voulais vous présenter 3 schémas narratifs type qui ne sont ni nouveaux ni même innovants, mais plutôt oubliés ou sous-estimés en Fantasy.
La catabase, du grec ancien κατάϐασις / katábasis “descente, action de descendre”, n’est autre que le récit d’une descente volontaire aux enfers.
C’est un type de récit récurrent dans la mythologie grecque, mais aussi dans la littérature chrétienne du Moyen-Âge et de la Renaissance.
La catabase fait partie de la catégorie des récits initiatiques, au même titre que le voyage du héros, qui comporte lui-même une étape comparable à la catabase.
Le destin du personnage se joue sous terre et dans l’obscurité.
Kevin Pelladeaud, L’homme littéraire
Cette catabase peut se faire physiquement, spirituellement ou symboliquement.
Selon le contexte du récit ou l’époque de rédaction, cette descente aux enfers du héros peut avoir des buts différents :
Les enfers eux-mêmes varient en fonction des récits et des époques. Ainsi, ce peuvent être :
La notion inverse de la catabase est l’anabase qui parle de la montée de l’esprit vers les cieux, le Paradis ou la rédemption. Anabase vient d’ailleurs du grec ancien ἀνάϐασις / anábasis qui signifie “ascension, l’action de monter”.
NB : Dans son récit L’Expédition des Dix-Mille, Xénophon décrit l’anabase comme le voyage des marins de la mer vers la montagne (ascension), la catabase comme leur descente de la montagne vers la mer et la parabase comme leur voyage en mer.
Le chevalier errant est un mythe littéraire et un personnage type de la littérature médiévale qui a connu son âge d’or au XIIe siècle.
Ce type de récit raconte les errances de chevaliers à travers diverses contrées à la recherche de nobles exploits à accomplir pour prouver leurs valeurs chevaleresques et honorer leur Dame ou leur Seigneur.
L’errance constitue le principe de l’histoire et l’honneur est, le plus souvent, le déclencheur du récit. Et le thème principal de toute la littérature chevaleresque.
Pour rappel, un chevalier est un soldat d’élite à cheval d’origine noble qui doit respecter un code d’honneur et remplir trois devoirs :
À lire aussi : La Chevalerie
L’honneur est un thème central car c’est la plus haute valeur du chevalier. Cependant, il est difficile à conserver. Il n’est jamais acquis et demande sans cesse à être prouvé par l’accomplissement de nombreux exploits qui prouvent que le chevalier est toujours digne de son titre.
C’est pourquoi le chevalier errant dédie entièrement sa vie à des causes supérieures pour incarner ses valeurs morales.
Il renonce au monde et à sa famille pour accomplir sa quête.
Bien entendu, le chevalier errant est idéalisé. C’est un mythe qui représente les aspirations du public auquel il est destiné : les nobles et la royauté.
Si l’honneur est le moteur principal de l’histoire, les buts peuvent être variables. Ainsi, le chevalier peut entreprendre son errance pour :
Il est important de souligner que la Dame de ce type de récit n’a rien d’une damoiselle en détresse qu’il faut sauver. Au contraire !
Il s’agit d’une dame de la noblesse, qui est valeureuse et autonome.
La relation qui s’établit entre ces deux personnages est réciproque et complémentaire : pour acquérir de l’honneur, le chevalier a besoin d’elle ; la Dame a besoin du chevalier, son Champion, pour protéger et accroître son honneur à elle.
C’est une forme de vassalité : le chevalier est au service de la Dame et celle-ci lui offre des privilèges.
Les Dames de ces récits tiennent des rôles importants : elles peuvent sauver ou entraver le chevalier.
La forêt en particulier est un motif très représenté dans la littérature chevaleresque. Elle est le lieu de l’aventure par excellence. Elle symbolise le mystique, la magie, le merveilleux et cristallise les peurs. C’est un lieu d’affrontement entre l’Ordre et le Chaos. C’est aussi le lieu de toutes les rencontres extraordinaires, bonnes et mauvaises.
La robinsonnade est une histoire de survie en milieu hostile. Il s’agit d’un sous-genre du roman d’aventure.
Ce type de récit est né en 1719 avec la publication du roman Robinson Crusoé de Daniel Defoe, roman qui a d’ailleurs donné son nom au genre.
Dans une robinsonnade, on raconte l’histoire d’un personnage ou d’un groupe de personnages qui arrive par hasard dans un endroit inhospitalier, dangereux et isolé, et qui doit se débrouiller pour survivre.
C’est aussi une forme de récit d’apprentissage : le héros doit développer des qualités d’ingéniosité, de patience et d’endurance pour résoudre des problèmes de la vie quotidienne.
Ce genre fonctionne très bien parce que l’être humain est fasciné par ce que ses semblables sont capables de faire pour survivre dans un environnement hostile.
Il n’y a qu’à regarder le succès de Koh-Lanta, ou encore de la série Lost.
En 1999, émerge un nouveau sous-genre de la robinsonnade : le battle royale.
Ce sous-genre issu du récit éponyme de Kōshun Takami ajoute une difficulté aux robinsons : survivre dans un milieu hostile alors que l’on essaie de les tuer.
NB : lorsque je parle d’île, ici, il n’est pas nécessairement question d’une île déserte, mais du lieu isolé, inconnu et hostile dans lequel se déroule la robinsonnade.
Voilà ! C’est tout pour aujourd’hui, et je crois que c’est déjà pas mal… 😉
J’espère avoir satisfait votre curiosité en rédigeant cet article pour lequel vous avez voté 😉
Dites-moi : lequel de ces 3 schémas narratifs vous inspire le plus ?