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Aujourd’hui, je voudrais revenir sur le choix d’écrire et de publier sous un nom de plume.
Ces dernières années, j’ai constaté que la question du nom de plume revenait très souvent chez les jeunes écrivains et écrivaines. Il est vrai que la question qui se pose le plus est davantage « Comment choisir mon nom de plume ? » plutôt que « Pourquoi publier sous pseudonyme ? ».
À lire aussi : Ma vie, mon roman #6 : Mon nom de plume
En général, les raisons de ce choix sont assez claires pour chaque personne, mais certaines hésitent encore en se demandant si c’est légitime d’écrire sous un nom de plume.
En effet, beaucoup pensent que si on publie sous pseudonyme, c’est parce que l’on n’assume pas ce que l’on écrit.
Autant vous dire que je ne suis ABSOLUMENT pas d’accord avec cette idée.
Si, vraiment, on n’assumait pas ce que l’on écrivait, on ne chercherait pas à le publier, à l’exposer au monde et de risquer de s’exposer si nos écrits deviennent des best-seller. On préférerait enfermer tout ça dans un coffre et le perdre dans son grenier. Voire tout brûler une fois que c’est écrit.
Je pense que lorsque l’on a honte de quelque chose, on ne va pas chercher à l’exposer à un public, même en restant incognito.
Avant de passer à la liste, je tiens à préciser qu’elle n’est pas exhaustive et qu’elle vaut aussi pour toutes les personnes qui pensent que les noms de plume ne servent à rien 😉
Je pense que c’est un grand classique. Publier sous un nom de plume permet de séparer sa vie privée de sa vie publique. Cela permet aussi de protéger sa famille en cas de publication controversée.
Publier sous un nom de plume peut être utile pour protéger sa réputation ou celle de ses proches.
Publier sous un nom de plume peut éviter les conflits d’intérêts vis-à-vis de sa carrière, de son entreprise ou même de sa famille.
Publier sous un nom de plume peut aider à préserver sa liberté d’expression par rapport à sa carrière, son entourage, etc.
Publier sous un nom de plume peut aider à éviter la stigmatisation, les préjugés ou les stéréotypes liés au nom de l’auteur ou de l’autrice. Cela peut concerner le genre, l’origine ethnique, la religion, etc.
L’exemple classique est celui des femmes qui publient sous un nom d’homme pour éviter tous les préjugés liés à leur genre. Pensons à J.K. Rowling qui publie ses thrillers sous le nom de Robert Galbraith (et qui, d’ailleurs, ne publie pas sous son nom complet, mais sous ses initiales pour laisser planer le doute), à Robin Hobb qui publie sous un nom d’homme parce qu’une femme qui écrit de la Fantasy, ce n’est pas vendeur. Les exemples sont nombreux et c’est aussi le sujet de l’article de la semaine prochaine 😉
Un autre exemple est celui des auteurs et autrices francophones qui choisissent des noms à consonances anglophones parce que l’idée que les francophones ne savent écrire de l’a SFFF persiste malgré tout.
Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à jeter un œil au challenge de lecture que j’organise chaque année pour promouvoir la littérature francophone de SFFF :
Publier sous un nom de plume permet de tester d’autres genres ou styles d’écriture sans être coincé-e par la réputation que l’on s’est forgée dans un autre genre. En quelque sorte, cela permet de faire table rase de sa réputation pour repartir de zéro dans un autre genre, style ou domaine.
Je pense, entre autre, au cas d’un comeback après une longue absence de publications ou d’un changement de genre/style, par exemple.
Publier sous un nom de plume peut aider à cibler des publics différents, à segmenter ses publications pour que chaque genre/style ne soit pas “entaché” par notre réputation dans les autres genres. Pensons, par exemple, à des autaires qui publient des livres pour enfants et de la littérature érotique. En général, on préfère ne pas mélanger ces 2 genres…
C’est quelque chose que j’ai moi-même fait : je publie mes romans fantasy sous mon nom de plume (Aline Wheeler) et mes conseils d’autoédition sous mon vrai nom (Virginie Vincent). Je l’ai fait parce que je ne voulais pas que le public auquel je m’adresse dans le cadre de Prom’Auteur (mon blog dédié à l’autoédition) pense que mes conseils ne s’adressent qu’aux auteurs et autrices de fantasy.
Je vous avoue que, avec le temps, je regrette cette décision car je me rends compte que, finalement, beaucoup de personnes me suivent sur mes trois canaux (mes romans, Monde Fantasy et Prom’Auteur) et se perdent dans mes “identités”. Mais je développerai ce point une autre fois, probablement dans une infolettre dédiée 😉
Publier sous un nom de plume peut aider à se créer une identité d’auteur ou d’autrice distincte de sa personnalité réelle ou de sa condition civile (comme pour les personnes trans), ou de toute autre identité de marque.
Pour vous illustrer ce point, j’aimerais vous parler de Jean Ray, l’un de mes autaires chouchou de tous les temps, et parfois surnommé le Lovecraft belge. Cet auteur belge de fantastique, qui a sévi durant la premier moitié du XXe siècle, s’était créé une sorte de mythe personnel. Ce mythe était tellement prégnant, tellement tangible qu’il a fait de Jean Ray une sorte de héros mythologique vivant. Parmi les légendes qui entourent cet auteur, voici ma préférée : il se racontait beaucoup à cette époque que Jean Ray était un contrebandier de rhum dans les Caraïbes et que c’était pour cette raison qu’il avait fait de la prison. Qu’il était un authentique pirate des temps modernes, un véritable aventurier dont les péripéties auraient inspiré Henri Vernes, son meilleur ami, pour créer Bob Morane.
En vérité, Raymond Jean Marie De Kremer, dit Jean Ray, était un banal comptable qui a fait de la prison pour fraude et détournement de fonds.
Tout le monde n’est pas capable de gérer une exposition, même minime. Un nom de plume permet de rester dans l’ombre, par exemple dans le cas d’une santé mentale ou physique fragile qui ne permettrait pas d’assumer des contacts avec le public, les réseaux ou les médias.
Certains noms sont parfois considérés comme :
Autre cas : lorsque l’on porte un prénom comme nom de famille. Comme quand on s’appelle Georges Martin, Virginie Vincent, François Gérard, etc.
Il arrive que deux personnes (ou plus) portent le même nom, et même des prénoms identiques.
Par exemple : Martin est le nom de famille le plus répandu en France, il y a donc de très fortes chances qu’il y ait des Georges Martin et peut-être que l’un d’entre eux, ou plusieurs, écrivent des romans qu’ils souhaitent publier un jour. Ils ont parfaitement le droit de publier sous leur vrai nom, “Georges (R.) Martin” n’est pas une marque déposée. Cependant, c’est à eux de voir s’ils souhaitent risquer d’être confondus avec l’auteur de Game of Thrones.
Ça marche aussi quand « la fille ou le fils de… » : opter pour un pseudonyme permet de prendre de la distance par rapport à la réputation du proche qui nous a précédé.
Publier sous un nom de plume peut nous permettre de ne pas souffrir d’un éventuel échec vis-à-vis de notre réputation, de notre carrière professionnelle, de nos proches, etc.
Publier sous un nom de plume peut aider à éviter la censure ou la persécution politique. Pour certaines personnes dans certains pays, publier sous un nom de plume peut même leur sauver la vie…
Publier sous un nom de plume peut aider à éviter les conflits ou les pressions familiales liées à l’écriture en générale ou à des sujets spécifiques.
Par exemple :
Dans ces cas-là, publier sous pseudonyme permet aux auteurs et autrices de garder leur liberté d’expression vis-à-vis de leurs proches.
Publier sous un nom de plume peut aider à protéger la vie professionnelle de l’auteur ou de l’autrice. En particulier si l’écriture ou le genre est considéré comme inapproprié ou en conflit avec le métier de l’auteur ou de l’autrice.
Un nom de plume peut permettre de créer du mystère autour de l’auteur ou de l’autrice et de ses œuvres.
Certains sujets sont sensibles et les aborder dans des romans à visage découvert peut poser des problèmes qui peuvent aller jusqu’à des poursuites judiciaires.
Par exemple, certains personnages ou certaines scènes peuvent pousser les personnes de l’entourage de l’auteur ou de l’autrice à porter plainte pour diffamation ou violation de la vie privée. Alors que si le roman avait été publié sous un nom de plume, les personnes ne se seraient pas reconnues ou n’y auraient pas fait attention, voire n’auraient même pas lu le livre.
On peut choisir un nom de plume pour s’affranchir, par exemple, d’un passé criminel, d’un proche peu recommandable ou encore d’un homonyme qu’on préférerait oublier et qui n’a aucun rapport avec nous.
Un nom de plume peut parfaitement devenir une marque commerciale. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on écrit à plusieurs.
Parfois, certaines œuvres sont des univers à part entière et on souhaite s’y fondre entièrement. Un nom de plume permet ainsi de se transformer en un personnage faisant partie intégrante de cet univers.
Il s’agit d’une technique artistique qui permet d’augmenter l’immersion du public dans l’œuvre en question.
Pour vous illustrer ce point, je peux vous citer Vie et habitat des créatures fantastiques qui a été “écrit” par Norbert Dragonneau et “retranscrit” par J.K. Rowling.
Contrairement à la raison n°11, il n’est pas vraiment question d’adopter un nom moins commun ou moins “compliqué”, mais juste d’adopter un nom qui permette de vendre plus et mieux. En somme, de se choisir un nom plus “sexy” pour vendre plus. Un choix purement commercial. « Business is business » comme on dit.
Par exemple :
Certaines personnes nous sont chères et nous souhaitons leur rendre hommage en portant leur nom et en le faisant figurer sur nos livres. Cela peut être une manière pour nous de les remercier, de les honorer ou de s’assurer qu’on ne les oublie pas.
Cela peut paraître étrange, mais adopter un nom de plume peut nous permettre de créer une sorte de costume de super-héros/héroïne. Ce pseudonyme nous permet de gagner en assurance et de combattre une éventuelle timidité, voire un syndrome d’imposture.
Parfois, ça ne tient qu’à ça et il ne faut pas aller chercher plus loin 😉
Voilà, j’espère que cette liste vous aura rassuré-e si vous en aviez besoin.
Et si vous l’avez trouvé utile, partagez cet article 😉
Une réponse à “25 raisons de choisir un nom de plume”
Moi, c’est la dernière option ^^