Qu’est-ce que la création d’univers ou worldbuilding ?


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Aujourd’hui, pour ce premier épisode, j’ai envie de revenir sur la définition de ce qu’est le worldbuilding. De ce que cela signifie réellement de créer un univers. On survolera aussi l’historique de cette discipline qui n’est pas si récente.

La création d’univers, aussi appelée worldbuilding, est un processus qui consiste à créer des mondes fictifs plausibles plus ou moins détaillés. Le worldbuilding est utilisé dans des domaines variés tels que l’écriture de romans et nouvelles, le cinéma, la BD, les comics, les mangas, les jeux vidéos, les jeux de rôle et l’illustration. Il s’inscrit généralement dans les genres de l’Imaginaire que sont la science-fiction et la fantasy (dans laquelle j’inclus l’urban fantasy, aussi appelée fantastique) et même dans le genre de l’aventure. Des œuvres classiques telles que Robinson Crusoé de Daniel Defoe ou L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson sont d’excellents exemples de romans d’aventure avec une part de création d’univers. Certes, elle est minime, mais les îles et les décors décrits dans ces romans n’existent pas.

La création d’univers implique, le plus souvent, la constitution de ce que l’on nomme dans le jargon une bible. Il s’agit d’un ensemble de documents présentant plus ou moins en détail les différents éléments du monde créé tels que :

  • une ou plusieurs cartes
  • la géographie
  • les différentes nations
  • les us et coutumes
  • les religions
  • les règles de la magie
  • la ou les langues
  • l’Histoire du monde (aussi appelée backstory ou lore)
  • etc.

Bien que Tolkien soit le père du worldbuilding moderne, en réalité, cette pratique existait bien avant lui. Diverses mythologies anciennes, comme les mythologies indienne, nordique, celte ou encore natives américaines, créaient déjà des mondes imaginaires pour abriter leurs mythes et légendes. Des histoires de héros légendaires tels que Gilgamesh ou Ulysse démontrent clairement que le worldbuilding était déjà présent dans une certaine mesure.

Ensuite, au XIIe siècle on voit apparaître dans la littérature arthurienne des descriptions de plus en plus détaillée de l’île d’Avalon, le royaume de la fée Morgane et dernière demeure d’Arthur. Mais également d’autres lieux magiques imaginaires tels que la ville d’Ys, le Val sans Retour et tous les endroits dans lesquels les chevaliers de la Table ronde se retrouvent à vivre de fabuleuses aventures dans Les Romans arthuriens de Chrétien de Troyes.

Au XVIIe siècle, apparurent également le monde des fées dans Songe d’une nuit d’été de Shakespeare et toutes les forêts enchantées des contes de Perrault.

Cependant, toutes ces créations d’univers ne relèvent pas de ce que nous appelons worldbuilding aujourd’hui. En effet, il s’agit principalement d’œuvres collaboratives où chaque auteur et autrice a apporté ses propres détails au fil des siècles. Ou il s’agissait de mondes peu développés qui n’étaient que des formes un peu plus structurées des mythes et des légendes préexistantes.

Ce qui, à mon sens, représente l’un des premiers univers à relever de la création d’univers telle qu’on l’entend et telle que je vous en parle grâce à ce podcast, mon blog et mon livre, est le Royaume des fées décrit en 1740 dans la première version française de La Belle et la Bête écrite par Gabrielle-Suzanne Barbot de Villeneuve. Dans cette version, le Royaume y est décrit en détail et est régi par des règles claires, aussi bien politiques que magiques. Mais, ce qui est pour moi le fait le plus remarquable est la description du système de magie expliqué avec précision par l’autrice.

Ensuite, nous faisons un bond temporel jusqu’au XIXe siècle où, là, nous voyons apparaître de réels mondes inventés avec l’opéra L’Anneau du Nibelung de Wagner, le Pays des merveilles de Lewis Carroll, le centre de la Terre et la surface de la Lune de Jules Vernes. Mais le XIXe siècle voit surtout l’émergence de l’auteur qui est le véritable père de la Fantasy : William Morris. Cet auteur se différencie de ses prédécesseurs par son travail artistique impressionnant dans beaucoup de domaines et par les univers qu’il crée pour ses romans et nouvelles. Bien que ses romans les plus connus comme Le Lac aux îles enchantées ou La Source du bout du Monde soient une sorte de continuité des légendes arthuriennes, il n’en reste pas moins que les univers qu’il y dépeint sont ouvertement autres, sans liens avec le nôtre. William Morris est d’ailleurs l’une des grandes sources d’inspiration littéraire de Tolkien.

Après William Morris, nous arrivons enfin au XXe siècle, mais pas encore à Tolkien. Puisque, encore avant lui, il y a eu Lovecraft et de ses Contrées du rêve, Robert E. Howard et la Cimmérie, H.G. Wells, Lord Dunsany et C.S. Lewis, grand ami de Tolkien et créateur, entre autres, de Narnia.

Comme vous pouvez le constater, bien des auteurs et des autrices — et je suis certaine d’en avoir oublié — ont créé des mondes imaginaires bien avant Tolkien. En revanche, là où l’auteur britannique peut être considéré comme un fondateur, c’est dans sa manière innovante de créer un univers et de le faire vivre à travers ses histoires. Contrairement aux auteurs et autrices avant lui qui créaient des mondes allégoriques pour servir d’arrière-plan à leurs histoires et personnages, Tolkien a créé des histoires et des personnages pour donner vie à son univers. La Terre du Milieu est un personnage à part entière, le protagoniste central de toutes ses histoires. Pour la première fois, l’univers est un personnage presque au même titre que les autres.

George R.R. Martin a parfaitement résumé l’influence de Tolkien dans son intervention pour l’ouvrage Méditations sur la Terre du Milieu, en soulignant que Tolkien fut le premier à créer un univers secondaire pleinement développé, avec sa propre géographie et ses légendes indépendantes de notre réalité, mais tout aussi réel d’une certaine façon. Pour de nombreux lecteurs et lectrices, c’est l’endroit lui-même qui reste le plus mémorable, au-delà des personnages et des aventures.

Ce que Tolkien a également apporté avant tout le monde, ce sont les cartes. Avant Tolkien, les cartes des univers n’étaient pas accessibles aux lectorats.

Pour résumer, après toutes ces digressions historiques, le worldbuilding est la création d’un cadre spatio-temporel plus ou moins élaboré et servant de décor aux histoires et aux personnages. Ce cadre peut être plus ou moins éloigné de notre monde : en high fantasy, il s’agit d’une réalité alternative ; en low fantasy, il s’agit d’un autre monde connecté au nôtre ; en urban fantasy il s’agit de notre Terre mâtinée d’une couche plus ou moins épaisse de magie ou de surnaturel.

Mais, parfois, le worldbuilding est l’émergence d’une réalité alternative et intemporelle qui survit aux personnages et aux récits, en se comportant comme un personnage immortel et omniprésent.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Si l’article vous a plu, je vous invite à vous abonner à mes réseaux pour ne pas rater les suivants 😉

Là dessus, je vous laisse et vous dis à la prochaine !

Prenez soin de vous.

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