Votre panier est actuellement vide !
Aujourd’hui, un nouvel article dans la série des armes ! Comme quoi, le sujet est vaste.
Avec l’article d’aujourd’hui, je vais essayer de vous donner un aperçu le plus large possible des engins de siège, mais les engins de siège. Toutefois, je me tâte à faire un second article pour vous parler de certains qui sont moins connus.
Tout d’abord : qu’est-ce qu’un siège ?
Bien entendu, ici, il est question de siège militaire et non d’un meuble ou tout autre objet fait pour s’asseoir.
Un siège militaire est l’ensemble des opérations menées à l’encontre d’une place forte afin de s’en emparer. Ces opérations peuvent comprendre un blocus qui a pour but d’affaiblir la population assiégée en lui coupant les vivres et des attaques directes contre la place forte dans le but d’abattre des murs, de contaminer la population, de prendre d’assaut des murailles, etc., et ce, à l’aide d’engins de siège.
Un engin de siège, c’est donc un dispositif conçu pour percer les murailles ou contourner les fortifications au cours d’un siège.
Les armes de siège sont réparties en 3 catégories :
La baliste est une arme principalement utilisée durant l’Antiquité greco-romaine.
Son fonctionnement est basé sur différents mécanismes utilisant l’action de deux leviers sur des ressorts à torsion — des ressorts comme sur les pinces à linge —, constitués de plusieurs faisceaux de fibres tordues. Les premières versions lançaient de lourdes flèches, appelées carreaux comme pour les arbalètes, ou des projectiles sphériques, comme des pierres de différentes tailles, au cours des sièges, et ce, jusqu’à +/- 100m.
La catapulte est une machine de guerre utilisée pour lancer des projectiles à grande distance (+/- 200m), sans emploi d’aucun explosif. Les projectiles pouvaient être de lourdes pierres, des cadavres, d’animaux comme de soldats, ou diverses déjections. Les deux derniers types de projectiles servaient principalement à démoraliser la population et à propager des infections, les prémices des guerres psychologique et bactériologique.
Dans un premier temps, la force de propulsion a été donnée par la flexion d’un arc géant puis, dans les engins plus perfectionnés, par la torsion d’un ressort constitué d’un faisceau de fibres.
Le bélier est une arme datant de l’Antiquité et servant à enfoncer les murs des fortifications et les portes.
La version la plus simple du bélier consiste en un gros tronc d’arbre manœuvré par plusieurs personnes qui le projettent avec force contre un obstacle. Par la suite, le bélier s’est doté d’une structure pyramidale et d’un balancier qui permettait de lui donner plus de force avec moins d’hommes. La version la plus complexe de cet engin consiste en un abri sur roues toujours avec un système de balancier (cf. sur la photo). L’abri servait à protéger les hommes qui manipulaient le bélier des projectiles lancés depuis la place forte (flèches et pierres) et était également recouvert de peau afin de résister au feu.
Le beffroi, aussi appelé tour de siège, est un échafaudage en bois de la taille des remparts ou un peu plus haut, très solide, pouvant supporter des charges considérables, et qui a, en général, la forme d’une tour. Il s’agit d’un engin d’assaut qui permettait aux assaillants de directement accéder au sommet des remparts par un système de passerelle mobile qu’on abaissait au moment de l’assaut. Si la tour était plus haute que les remparts, aux archers de tirer à l’intérieur des fortifications.
Le beffroi était recouvert de fer ou de peaux de bête fraîchement abattues afin de la protéger du feu.
La bricole est une arme de siège constituée d’un balancier, appelé verge, au bout duquel est attachée une poche contenant les projectiles (le plus souvent des pierres, mais parfois c’étaient des prisonniers « renvoyés » chez eux). Elle est actionnée par une traction sur l’autre extrémité de la verge, traction facilitée par la présence d’un contre-poids.
Si les projectiles sont de taille et de poids raisonnables, la cadence de tir peut être très élevée, de l’ordre de 1 tir par minute. La distance moyenne de cette arme est de 80m.
Elle était souvent utilisée comme arme de défense et placée en haut des remparts.
Une petite anecdote que je trouve amusante : cette arme est à l’origine de l’expression « s’attirer des bricoles ».
Le couillard est une arme de siège constituée d’un balancier, la verge, et de deux contre-poids, les bourses, dont la charge pouvait être modifiée, ce qui permettait de mieux ajuster les tirs. Le poids des bourses pouvaient aller de 1,5 à 3 tonnes chacune.
Son fonctionnement était assez simple : il suffit d’abaisser l’extrémité de la verge avec un système de cordes pour faire redescendre la poche à projectiles, puis on place le projectile dans la fronde et on relâche le tout. La portée d’un couillard est de +/- 200m et ne nécessite que 4 à 8 personnes pour le faire fonctionner.
Le trébuchet, arme emblématique du Moyen-Âge, est pourtant apparu en Chine vers le IVe av. J.-C. Cette arme fonctionne sur le même principe que le couillard, à ceci près que, comme la verge est plus longue et le contrepoids beaucoup plus lourd, les projectiles, plus lourds également, sont envoyés plus loin, c’est-à-dire à +/- 300m. La fréquence de tir était de 1 à 2 tirs par heure. Il fallait à peu près 60 personnes pour le manier.
L’onagre n’est rien de moins que l’ancêtre romain de la catapulte telle que nous la connaissons. Au bout de la verge de l’onagre, on trouve, le plus souvent une fronde qui contient le projectile, le plus souvent une pierre ronde ou une boule d’argile contenant un feu grégeois explosant à l’impact. La portée moyenne de cette arme est de 30 à 40m.
Le mantelet est un assemblage de planches de bois servant de grand bouclier mobile aux archers pour leur permettre d’approcher les fortifications.
Le tonnelon est un engin de siège composé d’un bras au bout duquel se trouve une plateforme cerclée de bois comme un tonneau, en somme, sur laquelle les archers et les arbalétriers prenaient place. Le bras est alors élevé à l’aide d’un contrepoids ou d’un treuil de manière à ce que les archers puissent tirer au-dessus des remparts ou prendre pied sur les courtines.
J’aurais aimé vous parler d’engins de siège asiatiques mais il y en a très peu et ils ont presque tous des équivalents européens (comme le trébuchet). Ensuite, il y a deux facteurs qui expliquent la quasi inexistence des armes et engins de siège mécaniques : d’une part, il y avait très peu de forteresses et, d’autre part, l’invention de la poudre à canon a l’évolution de la technologie chinoise des catapultes et autres trébuchets.
Comme toujours, j’espère que cet article vous a plu et qu’il vous a appris plein de choses que vous pourrez réutiliser dans vos romans ! 😉
En tout cas, n’hésitez pas à me dire et à m’expliquer en quoi j’ai pu vous aider dans la rédaction de votre roman et dans la construction de votre roman, ça me fait toujours plaisir et ça me motive à continuer ! 😊
Une réponse à “Les engins de siège”
Merci beaucoup, c’était vraiment utile. Je prépare une présentation sur le matériel de guerre utilisé dans les compagnes militaires de l’antiquité.