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Comme promis la semaine dernière, voici une introduction à la création d’univers (ou worldbuilding comme le disent les anglophones).
Même si tout le monde n’est pas Tolkien et que nous n’avons pas tous ni le temps ni l’envie de créer un monde aussi vaste et complexe qu’est la Terre du Milieu, il est néanmoins important de donner un cadre, un monde, dans lequel faire évoluer ses personnages.
C’est d’ailleurs vrai pour tous les récits quel qu’en soit le genre le genre, le cadre, qu’il soit réel ou imaginaire. Il est donc important de le travailler soigneusement.
Mais il est vrai que le travail est peut-être plus complexe pour les genres de l’Imaginaire puisque là, tout est à créer et à coordonner afin que le tout soit cohérent.
J’aimerais vous donner mes 5 étapes sur lesquelles je me suis basée (et sur lesquelles je me base encore) pour créer mon monde :
C’est l’étape pendant laquelle vous ne devez jamais quitter votre stylo et votre carnet. Chaque idée qui vous vient doit être inscrite dans votre calepin. A la rigueur, notez tout en vrac : les personnages, les lieux, la magie, un nom de pays, la particularité d’une race,… notez vraiment tout ce que vous avez envie de mettre dans votre monde et tout ce qui vous passe par la tête.
N’essayez pas d’organiser vos idées cette étape-ci parce que vous ne connaissez pas encore l’ampleur de votre histoire, ni tous les détails de votre univers. Ou alors, vous pouvez faire des catégories généralistes du type « personnages », « lieux », « objets magiques », etc.
De la même manière, ne jetez aucune idée. Certaines vous paraîtront incongrues ou inutiles à ce moment-là, mais elles pourraient bien s’avérer capitales par la suite.
Comme le disait Bumi dans Avatar, le Dernier maître de l’air : « Tu dois ouvrir ton esprit aux milliers de possibilités. »
Une fois que vous aurez estimer avoir récolté assez d’idées dans la première étape, vous pouvez vous lancer dans la seconde, c’est-à-dire le développement de celles-ci.
Dans cette étape, vous déciderez de ce qui sera important ou pas, de ce que vous garderez ou mettrez de côté. Encore une fois, ne jetez rien. Gardez-les bien précieusement dans un coin car elles pourront toujours être utiles plus tard ou servir pour un autre projet.
Il s’agit, donc, ici de développer chaque idée en un paragraphe et de juger si cela vous plaît et pas nécessairement si tel ou tel concept vous sera utile.
Si vous avez plusieurs développement possibles pour un même point, n’hésitez pas à tous les expliquer en vous servent, par exemple, d’une arborescence des possibles.
En général, c’est à cette étape-ci que l’on différencie les idées exploitables de celles qui sont complètement farfelues.
C’est, pour moi, l’étape la plus fastidieuse car c’est ici qu’il va falloir tout trier, ranger et organiser.
Ce sera un peu comme faire un puzzle : trouver les bonnes pièces-idées qui s’emboiteront correctement entre elles, trier celles que vous gardez pour tout de suite de celles que vous mettrez de côté pour plus tard et celles que vous écarterez – plus ou moins – définitivement.
C’est une étape qui, selon les éléments que vous travaillerez pourra être mise en parallèle de votre intrigue naissante. Si elle n’a pas encore été établie clairement, ce point peut correspondre à l’étape 1 de la méthode des flocons ou à la 4 si, au contraire, vous êtres plus avancé.
C’est donc ici que vous allez reprendre tous vos éléments un à un et les ranger soit dans la « case » éphémère (tout ce qui concerne le récit à proprement parler comme les personnages, certaines scènes, certains lieux qui ne sont propres qu’à votre histoire et non au monde [comme la maison de votre héros, la taverne préférée de votre méchant, la cave à vin de la grand-mère,…], des objets, etc.), soit dans la case permanent (tout ce qui a trait au monde en lui-même comme la géographie, la faune, la flore, la magie, le calendrier, l’histoire de votre monde, les races…).
A partir d’ici, ce que vous aurez ranger dans l’éphémère (le récit) sera à traiter avec les flocons puisqu’il s’agit de l’intrigue et non plus du cadre.
Il est important de noter que vous pouvez très bien développer les deux aspects, l’éphémère et le permanent, en parallèle. Cela vous permettra d’éviter certaines incohérences.
La construction est l’étape la plus longue car c’est ici qu’il va vous falloir approfondir chacun des éléments gardés à l’étape précédente.
Vous devrez rentrer dans les détails, explorer en profondeur, après vous être documenté si besoin, chacune de vos idées pour en faire des notions concrètes et, surtout, vous les appropriez. Bien sûr, comme dit plus haut, nous ne sommes pas tous Tolkien, ainsi, le niveau de détail de chaque élément dépendra de vous, de votre envie et de vos besoins. A vous de voir si vous avez besoin et/ou envie de détailler l’évolution économique de votre nation elfique au travers de ses exploitations de bois au fil des deux derniers siècles ou pas. Si vous estimez qu’un élément a été suffisamment détaillé dans le paragraphe de l’étape 2 pour être exploitable, et bien, c’est parfait !
Dans cette étape, n’hésitez pas à dessiner, à rédiger des nouvelles ou, pour les plus fous, à écrire ce fameux essais à propos de l’évolution économique de votre nation elfique au travers de ses exploitations de bois au fil des deux derniers siècles !
Pour moi, il s’agit vraiment de l’étape que je trouve la plus amusante, alors amusez-vous ! Développez ce que vous avez envie sans vous poser de questions. Rappelez-vous que ce n’est pas parce que vous l’avez créé que vous devez l’exploiter. Certaines idées n’apparaîtront jamais dans votre récit parce qu’elles ne seront pas utiles aux lecteurs.
Si vous en éprouvez le besoin – et je suis sûre que ce sera le cas –, n’hésitez surtout pas à revenir en arrière pour récupérer des idées laissées de côté, en développer de nouvelles ou en modifier des « anciennes ». Gardez seulement à l’esprit que vous devrez systématiquement refaire passer chacun des nouveaux éléments par les étapes précédentes afin de conserver la cohérence de votre univers.
Maintenant que tout a été développé, trié, organisé, coordonné, construit – bref ! –, que votre univers semble viable, il ne vous reste plus qu’à y raconter votre histoire. Bien entendu, encore à cette étape-là vous vous rendrez compte qu’il y aura encore beaucoup de détails à régler : des choses à ajouter, modifier, enlever. Mais ce seront de menus éléments et non des pans entiers de votre monde, normalement. Toutefois, il faut que vous gardiez à l’esprit que votre univers ne sera pas terminer tant que vous n’aurez pas mis le point final à votre histoire. Tant que le mot « FIN » ne sera pas écrit, votre univers évoluera constamment. Il y aura toujours de petits détails à changer à droite et à gauche au fur et à mesure que vous maîtriserez de mieux en mieux votre récit.
Et, bien entendu, n’oubliez pas que chaque fois que vous modifierai quelque chose, vous devrez toujours vérifier si le tout reste cohérent, c’est important pour la crédibilité de votre roman et l’immersion de vos lecteurs.
En conclusion de cet article, j’aimerais un conseil : ne faites pas attention à ce que les autres font ou ont fait. Ce n’est pas parce que tel auteur a développé tel élément d’une telle manière que vous devez en faire autant ou, au contraire, à tout prix faire différemment. Il s’agit de votre monde, de votre histoire, faites donc comme vous voulez.
J’espère que cette méthode pourra vous aider. N’hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez et/ou comment vous travaillez. Je pense que ces 5 étapes peuvent également correspondre à la création d’un univers de science-fiction et pas seulement à un monde de fantasy.