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Il y a peu, je vous parlais des alphabets magiques comme étant l’une des composantes de la magie.
Aujourd’hui, donc, j’aimerais vous présenter deux premiers alphabets : le Futhark et l’Ogham.
Je ne ferai pas d’article sur tous les alphabets qualifiés de magiques qui existent, sinon on n’est pas sorti de l’auberge ! Je ne vous en présenterai que quatre avant de vous donner des pistes pour créer le vôtre.
Tout d’abord, rappelons qu’un alphabet est un ensemble de symboles, les lettres, caractérisant un son — ce sont donc des phonogrammes — destinés à transcrire une langue.
Dans le cas d’un alphabet magique, ces symboles servent à transcrire une langue destinée à l’usage de la magie, chaque lettre est considérée comme porteuse d’une énergie qui lui est propre. Cette langue magique peut être secrète ou pas, connue seulement par des érudits ou pas.
Quand l’alphabet sert à transcrire des intentions divines ou que son origine est divine, on peut également parler d’alphabet sacré ou divin.
Dans le cas de certains alphabets, les lettres représentent également des concepts. Elles peuvent alors être considérées comme des idéogrammes pour pratiquer la divination ou pour fabriquer des amulettes, des talismans et autres sceaux.
Le Futhark est plus connu sous les noms de alphabet runique ou alphabet viking.
Son nom vient des six premières runes qui le composent qui sont :
Selon la mythologie nordique, Odin, le père de toute chose, se pendit à Yggdrasil après s’être transpercé de sa lance, Gungnir. Il y resta pendant 9 jours et 9 nuits sans eau ni nourriture. Ce sacrifice devait lui permettre d’acquérir la sagesse et le savoir nécessaire pour gouverner sa création, les 9 mondes portés par Yggdrasil. C’est ainsi qu’il découvrit les runes, qu’il offrit aux humains par la suite.
Pour les Nordiques, les runes servaient autant à écrire qu’à interpréter la volonté des dieux, grâce à des tirages de runes effectués par des völva, c’est-à-dire des prêtresses et des prophétesses. Les runes servaient également à tracer des sceaux (ici il s’agit d’assemblage de plusieurs runes) à diverses fins telles que la protection, la fertilité, la santé, etc.
Voici un exemple de sceau de protection que l’on croise beaucoup en Islande :
Voici l’ensemble des 24 runes du Futhark :
(Notez que les runes peuvent porter des noms différents en fonction de l’époque et du peuple considéré)
Rune | Nom | Signification | Son | Alphabet phonétique |
Fehu | richesse, bétail | f | /f/ | |
Uruz | aurochs (ou *ûram, eau/scorie) | ou | /u(ː)/ | |
Thurisaz | le dieu Thor, Géant | þ th à l’anglaise | /θ/, /ð/ | |
Ansuz | l’un des Ases | a | /a(ː)/ | |
Raïdō | chevauchée, voyage | r | /r/ | |
Kaunan | Feu domestique | k | /k/ | |
Gebō | don | g | /g/ | |
Wunjō | joie | w (à l’anglaise) | /w/ | |
Hagalaz | grêle | h | /h/ | |
Naudiz | besoin | n | /n/ | |
Isaz | glace | i | /i(ː)/ | |
Jēra | (bonne) année, moisson | j (à l’allemande) | /j/ | |
I(h)waz/Ei(h)waz | if | ï, æ | /æː/ | |
Perþ | Hasard | p | /p/ | |
Algiz | avertissement | z | /z/ | |
Sōwilō | Soleil | s | /s/ | |
Tīwaz/Teiwaz | le dieu Týr | t | /t/ | |
Berkanan | bouleau | b | /b/ | |
Ehwaz | cheval | e | /e(ː)/ | |
Mannaz | homme | m | /m/ | |
Laguz | eau, lac | L | /l/ | |
Ingwaz | le dieu Ingwaz | ng, comme dans parking | /ŋ/ | |
Dagaz | jour | d | /d/ | |
Oþila/Oþala | propriété, possession | o | /o(ː)/ |
L’Ogham, ou Ogam, est plus connu sous les noms de « alphabet des druides » ou « alphabet celte ».
Son nom vient sans doute du dieu Ogmios (ou Ogme), dieu de l’éloquence qui terrassait ses ennemis par la parole. Selon la mythologie celte, Ogmios aurait créé l’Ogham pour les lettrés — c’est-à-dire les druides, les bardes et les ovates — puissent communiquer entre eux et avec les dieux.
A l’instar du Futhark, chaque ogham — le mot ogham désigne autant l’alphabet que les lettres qui le composent — correspond à un son et à un symbole, plus particulièrement à un arbre. Et chaque arbre a sa propre symbolique. A l’origine, l’Ogham était constitué de 4 groupes de 5 lettres, c’est-à-dire de 20 lettres. Cette indication n’est pas anodine car, à lépoque, les initiés pouvaient utiliser l’Ogham comme langue des signes. Chaque phalange correspondait à un ogham. On parle d’Ogham de la Main :
Il existait également l’Ogham du Nez et l’Ogham du Menton qui consistent à utiliser les 5 doigts de la main pour former les lettres. L’Ogham étant formé par des traits horizontaux et obliques coupant une barre centrale, le nez ou le menton faisant office de barre centerale).
Plus tard, 5 oghams s’ajoutent aux 20 de base, sans doute pour pouvoir transcrire les diphtongues grecques. Ces 5 oghams tardifs peuvent être différents selon les sources consultées.
Comme dit plus haut, les oghams renvoient aux arbres. Ces derniers étaient des éléments importants de la culture et des croyances celtes. C’est aussi pour cette raison que les oghams étaient souvent gravés sur de petits bouts de bois, pour faire les tirages, ou sur des bâtons.
Tout comme les runes, les oghams servent autant à la communication écrite, qu’à la divination ou à la magie (en gravant des prières, des malédictions, des bénédictions… sur des bâtons, des pierres ou des tablettes).
Voici à quoi ressemble les 20 oghams de base :
(Les oghams se lisent dans le sens de la flèche, c’est-à-dire, ici : de bas en haut)
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Source : Raphaël Zander, La Forêt Sacrée, éd. du Grand Chêne, p9.
Et voici la signification des oghams :
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Source : Liz & Colin Murray, Oracle Celte des arbres, éd. Trédaniel, pages intérieures de la couverture
C’est tout pour aujourd’hui ! J’espère que cet article vous a plu. La prochaine fois, nous parlerons d’un alphabet et d’un ensemble de symboles qui n’est pas un alphabet !
Comme d’habitude, si vous avez des questions, n’hésitez pas !