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Cet article m’a été demandé à plusieurs reprises et je m’y suis enfin collée… même si je vous le publie avec plusieurs jours de retard…
Vous l’avez compris, il sera question de blasons et d’armoiries, en bref, d’héraldique !
L’héraldique, c’est la science qui étudie et décrit les blasons.
« Super ! Mais c’est quoi un blason ? », me demanderez-vous.
Un blason, en héraldique, est une marque distinctive de familles, de collectivités ou d’individus, représentées selon des règles définies, sur un écu.
L’être humain a toujours éprouvé le besoin de se différencier des autres au sein d’un groupe, mais également de marquer son appartenance à ce groupe. Pour ce faire, il a utilisé des surnoms, des symboles ou des emblèmes. Ces emblèmes primitifs ne sont pas de l’héraldique, mais constituent l’origine des blasons.
Les blasons sont apparus au XIIe siècle au sein de la chevalerie. Durant cette période, les armures des combattants ont connu une évolution notable : les casques recouvraient désormais l’entièreté du visage des chevaliers les rendant impossible à reconnaître dans une mêlée (de guerre ou de tournois). C’est pourquoi, à partir de cette époque, les chevaliers ont commencé à peindre des figures distinctives sur leurs boucliers et à porter des couronnes et/ou des cimiers (un ornement supplémentaire du casque comme des plumes, par exemple) pour être plus facilement identifiés dans les mêlées des batailles et des tournois.
Par la suite, ces figures distinctives sont devenues plus précises et plus recherchées à un tel point qu’un écuyer qui portait l’écu (le bouclier) de son maître pouvait le représenter. Plus tard, cet écuyer deviendra un héraut (un ambassadeur), qui portera le blason de son maître sur son tabard. D’ailleurs, les mots « héraut » et « héraldique » ont la même origine étymologique. L’un des devoirs de ce héraut était d’énoncer la composition complète du blason pour annoncer l’arrivée de son chevalier.
Nota Bene :
Le mot blason serait issu du mot blasen en ancien germanique qui signifiait « sonner du cor ». Or, faire retentir cors et trompettes étaient la manière d’annoncer les personnages. Suivait ensuite l’énumération des titres et des armes… C’est de là que, le plus probablement, le mot « blason » serait né, avec comme signification d’annonce, d’énumération des armes.
Toutefois, même si les premiers blasons sont apparus au XIIe siècle, ce n’est qu’à partir du XVIIe qu’on commence à réellement parler de science héraldique ou science du héraut.
Le blasonnement est le terme héraldique qui signifie « déchiffrer un blason ou des armoiries ». Il s’agit de donner la description la plus brève et la plus précise possible d’un blason. Cet exercice demande une connaissance approfondie du vocabulaire propre à l’héraldique, nous verrons quelques termes, mais pas la totalité du lexique.
Il est important de préciser que les blasons ne revêtent pas de symbolique profonde et encore moins de dimension ésotérique. Le plus souvent, il s’agit d’un jeu de mot (parfois douteux) en rapport avec le nom de son propriétaire, d’une référence à un acte honorifique, à une légende locale, à un métier ou tout simplement à un goût.
Un blason est composé de plusieurs parties principales :
L’écu qui constitue la base du blason. Tout ce qui est significatif doit figurer dedans. Il existe plusieurs forme d’écu :
1. Écu français ancien ; 2. Écu français moderne ; 3. Écu des Dames ; 4. Écu des Damoiselles ; 5. Écu de tournoi ou bannière ; 6. Écu italien ;
7. Écu suisse ; 8. Écu anglais ; 9. Écu allemand ; 10. Écu polonais ; 11. Écu espagnol, portugais et flamand
Le champ constitue le fond du blason et peut être simple (uni) ou composé (de plusieurs couleurs). Ces couleurs, en héraldique, s’appellent les émaux. Ces émaux sont partagés en 3 groupes :
Les métaux :
Or
Argent
Les fourrures :
Les couleurs :
Gueules
(rouge)
Azur
(bleu)
Sable
(noir)
Sinople
(vert)
Pourpre
(violet)
Orangé
(orange)
Les pièces et meubles sont les composantes du blason. Les pièces sont des formes géométriques qui doivent toujours toucher au moins un bord de l’écu. On les appelle également des figures fixes. Ce peut être une bande verticale, horizontale, de biais, un carré, un cercle, un chevron,…
Les meubles sont les figures dites mobiles, elles peuvent être placées n’importe où sur l’écu et peuvent représenter à peu près ce qu’on veut. Ce peut un cercle, un triangle, une étoile, un lion, un aigle, une fleur,…
Les meubles n’ont, en général, pas de signification particulière sauf pour le lion qui symbolise le roi et le royaume ; l’aigle pour l’empereur et l’empire ; les clés pour Saint-Pierre ; les différentes croix pour le pape et certains saints.
Les ornements extérieurs sont les éléments qui se situent en-dehors de l’écu. Ce sont les heaumes, couronnes et cimiers que l’on trouve au dessus des écus, les devises qui sont en dessous, etc. Ces éléments ne participent pas à la signification du blason, ils n’ont qu’un but décoratif.
Voici quelques exemples d’ornements extérieurs tirés du Larousse de 1922 :
Vous connaissez désormais les bases. Par contre, la manière d’énoncer tout ça est très ardue et demande une connaissance approfondie du langage héraldique que je n’ai pas. En bas de l’article vous pourrez trouver des liens vers les différents points que je n’ai pas abordé tels que la partition ou la géométrie du blason.
Alors, tout d’abord, pourquoi créer un blason ?
Comme expliqué plus haut, les blasons servent de signe distinctif dans une masse, mais également de symbole de ralliement. Créer un blason pour vos nations, vos familles et/ou vos personnages peut être pratique dans un cadre féodal, renaissant ou même futuriste. Vous pouvez aussi en créer juste pour le plaisir.
L’idéal, avant de commencer à le dessiner, est de commencer par répondre à quelques questions, histoire de définir ce qu’on veut et ce qu’on cherche à montrer.
Forts de vos réponses, vous pouvez vous lancer dans le dessin de vos blasons, et ce, même si vous êtes très mauvais en dessin 😉
J’ai, pour ma part, réalisé 4 blasons pour 3 de mes ordres et une de mes familles. Je les ai réalisés en faisant de simples montages d’images glanées sur le web puisque je n’ai aucun talent pour le dessin.
Comme vous pouvez le constater avec mes blasons comme avec celui du Gondor (Le Seigneur des Anneaux) en illustration de cet article, il n’est pas nécessaire de créer quelque chose de compliquer. La principale règle de l’héraldique est la simplicité.
J’espère que cet article vous a plu. Comme d’habitude n’hésitez pas à ma poser vos questions.
Et vous ? Avez-vous l’intention de créer des blasons pour votre univers ? 😉