La carte est-elle indispensable ? Partie 1/2 : Les arguments pour


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Depuis des décennies, les cartes ont été un élément essentiel de nombreux récits de fantasy, offrant aux lecteurs et aux lectrices un moyen de s’orienter dans des mondes étranges et mystérieux. Elles ont tracé des routes épiques, dévoilé des terres inexplorées et donné vie à des contrées fabuleuses.

Pourtant, une question se pose : la carte est-elle vraiment indispensable à un roman de fantasy ?

Peut-on imaginer un univers de fantasy où la carte est absente ?

Dans cet article en deux parties, nous explorerons les différentes perspectives sur la nécessité de la carte dans la fantasy, en examinant son rôle dans la construction de mondes, son impact sur l’expérience de lecture et les alternatives possibles pour guider nos lecteurs et nos lectrices à travers nos terres imaginaires.

Dans la première partie, nous examinerons les arguments qui soutiennent l’utilisation de la carte. Demain, dans la seconde partie, nous aborderons les arguments qui remettent en question son utilité et pourquoi, dans certains cas, il est plus intéressant de ne pas avoir de carte.

La Représentation de l’univers

Je crois que c’est le point le plus évident : une carte est utile pour se représenter le monde, aussi bien pour les auteurs et les autrices pendant la phase de création que celle de la rédaction, mais aussi pour les lecteurs et les lectrices.

Lors de la création de l’univers, la carte est un support visuel très utile pour guider le worldbuilding et pour nous, auteurs et autrices, pour nous immerger plus facilement dans notre travail préparatoire.

Elle est aussi très utile pour suivre le déplacement de nos personnages, aussi bien pour nous lors de la rédaction que pour notre lectorat.

Quand elle est placée au début du roman, la carte aide les lecteurs et les lectrices à se figurer notre monde, aussi bien quant à sa taille qu’à son ambiance. Mais elle peut aussi donner une première estimation de ce que l’on rencontrera dans le récit. C’est donc une excellente entrée en matière.

L’Immersion et la vraisemblance

La carte permet de directement inviter notre lectorat à voyager sur nos terres imaginaires avant même la lecture des premières lignes de notre récit. De lui-même, il peut commencer à explorer notre monde en s’imaginant les paysages qu’il pourrait contempler. Cette appropriation par les lecteurs et les lectrices est un élément essentiel pour favoriser l’immersion dans notre monde.

En outre, la carte ajoute un côté tangible à l’univers qui participe à sa vraisemblance, et donc à le rendre réel, d’une certaine manière.

L’Enrichissement de l’univers et du récit

L’univers est souvent un personnage à part entière dans les récits de fantasy. Dès lors, la carte, ainsi que les autres annexes, permettent d’enrichir l’univers sans alourdir le récit d’informations qui ne sont pas directement utiles. Cette manière de partager davantage d’éléments de notre worldbuilding permet donc d’éviter l’un des fameux vices des auteurs et autrices de fantasy qu’est l’infodump, dont on reparlera prochainement.

De même, la carte permet aussi de divulguer des informations supplémentaires qu’on ne ferait pas passer dans le récit. Ces informations peuvent être des indices plus ou moins cachés, des easter eggs, comme des précisions quant à l’histoire du monde ou le background d’un ou plusieurs personnages.

La Compréhension facilitée

La carte permet par exemple de mieux visualiser les territoires traversés par les personnages et donc de mieux comprendre les difficultés du voyage. Elle permet également de mieux se rendre compte des ellipses temporelles en fonction des distances parcourues.

Dans le cas de récits politiques où il est question d’opposition et d’alliance entre différentes nations, la carte facilite la compréhension du contexte géopolitique.

Dans le cas d’un récit historique qui se déroule dans notre monde, une carte peut donner une indication pour aider à situer l’intrigue quand le lectorat ne connait pas la région de référence à l’époque du récit. Par exemple, dans le cas d’un roman qui se déroule en Asie sous l’empire mongol, les frontières, la répartitions des territoires et les noms de certaines villes et de certains villages ne sont pas les mêmes qu’à l’heure actuelle. Avoir une carte représentant cette région à l’époque du récit permet de mieux comprendre les enjeux du roman.

Une Narration simplifiée

Comme la carte renseigne sur la géographie et la position des villes, villages, nations et autres lieux remarquables, il n’est plus nécessaire de rédiger de longues descriptions pour expliquer quel lieu est situé à quel endroit, entouré de quelles villes ou de quels éléments naturels qui pourraient être problématiques ou avantageux. Les explications peuvent donc être simplifiées et, de ce fait, les descriptions allégées.

C’est d’autant plus valable dans le cas des récits courts où la carte permet de drastiquement limiter les longues descriptions d’exposition.

Une Partie intégrante du récit

Dans certains romans de fantasy, la carte peut devenir un enjeu central au sein de l’intrigue elle-même, jouant un rôle bien plus complexe que celui de simple outil de référence géographique.

Les cartes peuvent être utilisées pour révéler des emplacements cachés, des trésors, magiques ou pas. Les personnages principaux se lancent parfois dans des voyages périlleux à la recherche de morceaux de cartes légendaires, éléments clés pour déchiffrer des énigmes ou atteindre des destinations secrètes. La carte devient alors un objet de pouvoir, convoitée par des protagonistes et des antagonistes, créant ainsi des conflits et des tensions narratives.

Dans tous ces cas-là, la carte devient une force mystique, un instrument de destin et un élément narratif essentiel qui façonne le cours de l’intrigue et parfois même celle de l’Histoire.

Je pense, par exemple, à la série Les Cartographes de S.E. Grove où les cartes représentent des enjeux majeurs dans l’intrigue.

La carte peut également évoluer au fil du récit. De cette manière, les lecteurs et les lectrices découvrent l’univers au fur et à mesure de leur lecture et n’ont pas toutes les informations d’un seul coup.

Dernier point intéressant, les cartes peuvent être utilisée pour induire le lectorat en erreur. Par exemple, certaines cartes peuvent être des visions biaisées du monde. Le ou la cartographe aurait transmis volontairement ou non des informations erronées ou dissimulé des données.

Un Premier produit dérivé

Nous savons toutes et tous que, lorsque nous sommes passionné-e-s par une œuvre de SFFF, l’un des premiers produits dérivés que nous acquerrons ou recherchons est la carte de l’univers. Pour les fans, elle est un moyen tangible de se connecter davantage au monde qu’ils et elles adorent.

De plus, elles peuvent également susciter des discussions animées et des théories diverses parmi la communauté des lecteurs et des lectrices, renforçant ainsi l’engouement pour l’œuvre et sa pérennité au-delà des pages du roman.

Au vu de ces arguments, la carte peut être un atout majeur pour votre roman de fantasy. Toutefois, ce n’est pas toujours le cas et c’est ce que nous verrons dans l’article de demain : La carte est-elle indispensable ? Partie 2/2 : Les arguments contre.

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Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.

Là-dessus, je vous laisse et vous dis à demain !

Prenez soin de vous.

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