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Aujourd’hui, on découvre une nouvelle école de magie : la divination.
Même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’une école de magie, je trouvais qu’il était intéressant d’en parler dans le cadre de la création d’un système de magie pour un univers fantasy.
Découvrez tous les articles à propos de la création d’un système de magie
De tout temps, l’esprit humain a cherché à savoir ce que l’avenir lui réservait, à connaître les intentions de la ou des divinités ou encore à communiquer avec les morts.
C’est ainsi qu’il a créé la divination.
La divination peut être définie comme étant la tentative ou l’art de découvrir ce qui est ignoré ou caché dans le temps et l’espace en utilisant des méthodes qui sortent des voies ordinaires de la connaissance.
Ces méthodes relèvent de l’intuition, de la perspicacité, de l’observation, de la comparaison, de l’interprétation, de la supposition, de la conjecture, etc.
Malgré l’absence de démonstrations cartésiennes, rationnelles ou scientifiques, le ou la devineresse éprouve le sentiment d’être dans le vrai.
La divination sert à répondre à des questions aussi bien pragmatiques portant sur les semailles ou la rudesse éventuelle de l’hiver à venir, comme personnelles.
Au fil du temps, nombre de chefs et cheffes d’état se sont entourées de devins et devineresses en tout genre pour les aider à prendre leurs décisions.
Plusieurs auteurs — je n’ai trouvé que des hommes dans les références classiques — ont tenté de classifier les différentes méthodes de divination.
Ainsi, Cicéron dans son De divinatione identifie deux méthodes : la méthode naturelle et l’artificielle.
Georges Conteneau, historien et archéologue, parle de divination intuitive et de divination inductive.
L’Encyclopaedia Britannica a, quant à elle, développé un système de classification très complexe qui, malheureusement ne prend pas en compte les méthodes intuitives.
Gwenc’hlan Le Scouëzec a préféré classifier les mantiques en 5 grands groupes qu’il détaille dans son Dictionnaire des arts divinatoires :
N.B. La chresmologie est une forme de divination qui ne s’appuie sur aucun outil, tel que des cartes, des osselets, des oiseaux, des viscères, etc. Il s’agit d’un pouvoir propre à la personne qui pratique la divination.
À lire aussi : Le cas particulier des pouvoirs individuels
Si la classification de Le Scouëzec est celle que je préfère, elle ne me satisfait pas entièrement dans le cadre de la création d’un système de magie pour un roman de Fantasy.
Voici donc ma réinterprétation de sa classification :
Elle relève du pouvoir individuel et se manifeste de façon spontanée, sans que l’on cherche ni que l’on puisse réellement contrôler son déclenchement.
Il s’agit de tout ce qui concerne les intuitions, les prémonitions, les visions, les rêves prémonitoires, etc.
L’interprétation de ces mantiques est intuitive et propre au clairvoyant, à la clairvoyante.
Quelques exemples :
Elle relève d’une forme de divination pratiquée dans un état modifié de conscience. Ce dernier est provoqué par un rituel magique, une transe ou un message divin.
Ici aussi, l’interprétation est intuitive et propre au clairvoyant, à la clairvoyante.
Quelques exemples :
Sous ce terme, on regroupe toutes les mantiques qui se pratiquent par le biais de calculs.
Quelques exemples :
Cette forme de divination se fait en observant :
Ces forme de divination s’appuie sur des tables de référence qui fixent l’interprétation des présages.
Par exemples :
Il est intéressant de noter que les arts divinatoires sont caractérisés par le suffixe -mancie, qui vient du grec manteia qui signifie « divination ». Ainsi, la nécromancie est un art divination avant d’être une forme de magie noire 😉
Les médiums sont des personnes dotées d’un « sixième sens » qui leur permet de percevoir des informations venant du monde intangible. Elles peuvent ainsi recevoir des messages et informations des morts, percevoir des énergies du passé à partir d’un lieu ou d’un objet, etc.
La kybomancie est une mantique par jet de dés. Plus précisément avec deux d6 (dés à 6 faces).
Je vous invite à consulter cet article pour trouver les significations de vos tirages : Divination par les dés : explications et mode d’emploi
La cléromancie est l’ensemble des mantiques qui se pratiquent par tirage au sort.
C’est un art divinatoire qui emploie comme agent révélateur un mouvement provoqué par l’être humain et dirigé par le hasard ou une divinité.
Cette ensemble de mantiques comprend, entre autres, la cartomancie, la kybomancie, les Runes, les Oghams, l’astragalomancie (les osselets), l’acutomancie (les aiguilles ou les allumettes), la bélomancie (les flèches), la bibliomancie, etc.
L’haruspicine est l’ensemble des mantiques qui consistent à lire dans les entrailles d’animaux sacrifiés.
Dans le roman La Neuvième maison de Leigh Bardugo, l’une des neuf maisons du campus où se déroule l’histoire est spécialisée dans la prédiction des cours de la Bourse grâce à l’haruspicine.
La bibliomancie consiste à ouvrir au hasard un livre (livre sacré, recueil de poésie, roman, etc.), à lire, toujours au hasard, un passage (un mot, une phrase ou un paragraphe) et à tirer de la lecture une prédiction ou une décision.
Lorsque le livre choisi est un recueil de poésies, on parle de stichomancie ou, plus rarement, de rhapsodomancie.
Il est important de rappeler que la divination peut très rapidement devenir un deus ex machina — ou un TGCM.
En effet, la tentation est grande d’utiliser la divination à tort et à travers pour aider ses personnages à résoudre un problème ou à caser des prophéties partout.
Ce que je vous conseille donc lorsque vous souhaitez intégrer de la divination dans vos romans et vos univers, c’est de ne pas en faire une solution facile et prévisible. Le personnage qui a des prémonitions pile au bon moment pour recevoir des informations ou être prévenu d’un danger, c’est amusant 5 minutes puis ça lasse.
La divination est un ressort scénaristique qui doit être utilisé intelligemment, au même titre que la Magie.
En guise d’illustration, j’aimerais reprendre l’idée du diagramme à trois axes dont nous avons parlé au tout début de la série d’articles à propos de la magie, mais en y ajoutant deux conditions : l’importance et la fiabilité des prédictions.
Considérons donc ces facteurs quand il s’agit d’aborder les mantiques dans nos univers :
Il vous faut équilibrer tous ces facteurs afin de ne pas tomber dans l’inutile ou dans le deus ex machina.
Je pense, par exemple, à Rosalind dans Les Nouvelles aventures de Sabrina qui a toujours les bonnes visions au bon moment… Comme c’est commode et pas du tout prévisible !
La divination au sein d’un récit peut servir plusieurs rôles narratifs différents :
À lire aussi : Comment créer et utiliser des messages codés
Si vous souhaitez une liste presque exhaustive des arts divinatoires du monde entier et de toutes les époques, je vous conseille très vivement de télécharger le pdf gratuit de Gwenc’hlan Le Scouëzec Le Dictionnaire des arts divinatoires : https://www.arbredor.com/ebooks/DictArtsDivinatoires.pdf
Je vous conseille aussi :
Voici également quelques récits dans lesquels on croise de la divination :
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. J’espère que l’article vous a plu.
C’est un sujet que j’avais hâte d’aborder. Qu’en avez-vous pensé ? Aviez-vous déjà réfléchi à intégrer de la divination dans votre univers ?
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