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Aujourd’hui, je voudrais vous parler d’un sujet qu’on m’a demandé de traiter : les descriptions.
Malgré les nombreux inconvénients qu’on peut leur trouver, que l’on soit auteur ou lecteur, la description est l’un des trois éléments essentiels à la narration avec l’action et le dialogue. La description est également l’une des nuances qui définit le style d’un auteur.
Même si elles ne font pas nécessairement avancer l’intrigue, elles sont nécessaires pour permettre au lecteur de se situer dans le récit, de définir les fameux où, quand, qui, quoi.
Toutefois, il est important de correctement les doser, de n’en faire ni trop ni trop peu. Bien entendu, la quantité des descriptions et la précision de celles-ci dépendent aussi du genre et de la forme de votre roman. Je pense aux naturalistes (cf. Émile Zola) et aux réalistes (cf. Honoré de Balzac) qui écrivent des pavés de descriptions pour coller au plus près de la réalité. De même, les nouvelles ne sont pas le format à privilégier si vous désirez rédiger de longues descriptions puisque c’est un format qui demande de la concision et de la précision.
Concrètement les descriptions servent à plusieurs choses :
La description s’applique autant aux lieux, aux objets et aux personnages.
Je vous vois les énumérer en les comptant sur vos doigts à vous demander « Bon sang, c’est quoi encore le sixième ?! »
Alors, non, bande de petits malins, il ne s’agit pas de celui de voir les morts, encore que…
Il est important de ne pas se cantonner à un seul sens dans nos descriptions. Dans la vraie vie (l’IRL), on ne vit pas qu’autour d’un seul sens à la fois, il serait donc illogique de le faire dans les romans.
Les 6 sens dont je parle sont :
Bien entendu, il n’est pas nécessaire d’appliquer à chaque description chacun des 6 sens, juste de ne pas en oublier un quand on peut le caser. Vos descriptions n’en seront que plus réalistes. Par exemple, si vous décrivez un paysage de désert, vous pouvez jouer sur la vue, bien sûr, mais aussi sur l’odorat (l’odeur de la roche/du sable chaud est assez particulière et notable), sur le toucher (la chaleur, le soleil, les pieds sur le sable/la roche, les grains de sable dans la bouche,…), le goût (si votre personnage a avalé de l’eau chaude ou s’il a du sable dans la bouche ou le goût du sang si la sécheresse lui craquelle les lèvres), l’ouïe et les émotions que ce désert lui procure.
En revanche, pas besoin de lui faire lécher le sol pour savoir quel goût à le désert si vous ne voulez pas lui mettre du sable dans la bouche. Bref ! Vous saisissez l’idée 😉
L’idéal lorsque l’on veut décrire quelque chose est de se servir d’un support visuel pour se représenter correctement mentalement ce que l’on veut décrire. N’hésitez pas à vous constituer une banque d’images (via Pinterest ou dans un dossier sur votre PC ou en les imprimant et en les affichant au mur,…) qui vous servira de modèle de description.
Je vous conseille aussi de faire une recherche de vocabulaire pour savoir quels mots employer afin de créer les bonnes ambiances et les bons ressentis : « jaune paille » n’a clairement pas la même connotation que « doré », par exemple. Ou encore, soulignons la différence notable entre « kaki » et « vert caca d’oie » 😉
N’hésitez pas non plus à travailler avec des idées générales qui induisent une certaine subjectivité chez le lecteur. Les notions de « désert », du « grenier de grand-mère », de « pipe de grand-père », etc. sont des notions à la fois approximatives et extrêmement précises : même si vous ne donnez aucun détail, le lecteur va, lui, se créer son propre désert avec tous les détails dont il aura besoin, il est inutile de lui fournir une carte précise de ce désert avec nuancier de couleurs et échantillons de sable. C’est ça aussi la magie de l’écriture : laisser l’opportunité au lecteur de créer son propre monde dans le vôtre.
Ça permet au lecteur de se sentir chez lui dans votre roman.
En outre, gardez aussi à l’esprit qu’il est toujours plus facile de retirer que d’ajouter. Alors, quand vous écrivez votre premier jet, prenez-vous pour Zola et assommez-vous de descriptions barbantes. Il sera toujours tant de trancher dans le vif à la relecture !
L’idéal quand on fait un paragraphe de description est soit de commencer à décrire le détail et puis à élargir la vue ou à commencer par décrire une vue d’ensemble pour finir sur un détail.
Par exemple, quand vous détaillez une personne vous pouvez partir de ses yeux (qui ont tout de suite accroché ceux de votre personnage), puis partir sur le nez, la bouche, l’ensemble du visage, les cheveux, la silhouette,… ou l’inverse.
Si vous détaillez une pièce, vous pourrez commencer par décrire le fouillis ambiant puis à aller petit à petit vers cet objet qui a beaucoup de valeur pour votre personnage… ou l’inverse.
Un autre point important est de garder une certaine fluidité dans la description : suivez un fil, ne sautez d’un coin à l’autre d’une pièce, des pieds à la tête,… Décrivez comme si vous suiviez votre propre regard.
Les descriptions ne sont pas nécessairement des gros paragraphes bourrés d’adjectifs et pendant lesquels il ne passe rien. Elles servent à enrichir le récit d’éléments qui le rendent plus réaliste en donnant des détails. Vous pouvez donc vous permettre d’en disséminer partout sous forme d’épithètes ou de petites phrases disséminées au sein même des passages d’action.
Par exemple : Elle banda son arc, plaçant les pennes de la flèche au niveau de ses pommettes rosies par le froid. Ses yeux noisettes ne quitteraient pas leur cible tant qu’elle ne l’aurait pas touchée.
J’espère avoir pu vous aider ! Si vous souhaitez que je traite le sujet différemment ou plus en profondeur, n’hésitez pas à me le dire ! 😉