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Dans l’article Qu’est-ce que le worldbuilding, nous avons vu que la carte était presque devenue une caractéristique de la Fantasy depuis Tolkien.
Cependant, toujours dans ce même article, nous avons aussi constaté que le worldbuilding existait avant Tolkien et que les mondes et univers créés avant la Terre du Milieu ne disposaient pas de carte, en tous cas pas de carte diffusée au public. Et que cela n’a pas empêché à ces romans de devenir des œuvres classiques de la fantasy ou du fantastique.
Je pense à Conan le barbare de Robert E. Howard, Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll, Peter Pan de James Barrie, Le Magicien d’Oz de Lyman Frank Baum, La Source du bout du monde de William Morris. Et même après Tolkien l’absence de carte n’a pas empêché d’autres romans de plaire comme Les annales du Disque-Monde de Terry Pratchett, Harry Potter de J.K. Rowling (qui parmi nous sait précisément placer Poudlard sur une carte de l’Écosse ? Sans oublier que la carte du Maraudeur n’est pas divulguée dans les romans…), Les Annales de la compagnie noire de Glen Cook…
Dans l’article d’hier nous avons vu les arguments en faveur de la carte, aujourd’hui nous nous apprêtons donc à parcourir quelques raisons qui justifieraient l’absence d’une carte dans votre roman. Et nous terminerons par une conclusion.
À mon sens, la première raison qui justifierait l’absence d’une carte dans votre roman serait parce qu’elle causerait plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait.
D’abord, si vous n’avez pas une idée claire de la géographie de votre monde ou que cette dernière est très généraliste — par exemple, vous savez qu’au Nord il y a des montagnes ; qu’au Sud il y a la mer ; qu’à l’Ouest il y a une ville ; qu’à l’Est il y a la capitale et qu’au centre il y a une forêt — et que cela vous suffit pour écrire votre roman, cela ne suffira toutefois pas pour dessiner une carte à proposer à votre lectorat. En tout cas, pas une jolie carte détaillée comme on aime en trouver d’ordinaire en fantasy.
Ne pas avoir d’idée claire et précise de votre géographie posera deux problèmes majeurs dans le cas où vous souhaitez dessiner une carte pour votre roman :
Je vous rappelle que se focaliser sur sa carte et sa géographie fait partie des 7 erreurs les plus communes quand on crée un univers, erreurs que je vous ai détaillées dans l’épisode 10.
Ensuite, rien ne vous oblige à créer une carte. Dès lors, si vous n’en avez pas envie, mieux vaut ne pas en faire du tout que d’en faire une bâclée à la va-vite.
Comme nous l’avons vu dans le point précédent, si votre carte n’est pas claire dans votre esprit, les incohérences seront quasiment inévitables.
Cependant, même en ayant une vision précise de votre géographie, il est important de se rappeler que vous n’êtes pas à l’abri de rencontrer d’autres problèmes cartographiques. Je pense notamment à :
D’une part, la carte peut limiter l’imagination de votre lectorat en lui imposant une certaine vision du monde dans lequel il voyage avec vos personnages. Vous l’avez sûrement déjà fait vous-même en tant que lecteur ou lectrice : quand un endroit de la carte est cité ou que les personnages doivent envisager un périple, vous vous allez directement à la page de la carte pour tracer du doigt le trajet envisagé par les protagonistes. Personnellement, quand je le fais, j’ai l’impression d’être dans un Indiana Jones avec les écrans de transition où l’on voit l’avion se déplacer sur le planisphère pour montrer le voyage de mon aventurier préféré. Et je suis sûre que je ne suis pas la seule à ressentir ce sentiment d’aventure dans ce cas-là 😉
Pourtant, dans le cas des récits où l’intérêt se tient justement dans la découverte des paysages en même temps que les personnages, la carte peut être un frein à cette découverte. On perd alors tout l’effet de surprise que l’on voulait créer.
Ensuite, dans le cas des récits plus poétiques ou oniriques où l’élément merveilleux — le sens of wonder diront certains et certaines — est central dans l’expérience de lecture, la carte va drastiquement couper cette sensation de dépaysement propre à ce genre de récits. En effet, la carte va ancrer le monde dans une sorte de réalité, et ce n’est pas du tout l’effet désiré.
Enfin, l’absence de carte peut laisser à vos lecteurs et vos lectrices la possibilité de dessiner leur propre carte. Ce cas de figure peut être intéressant quand vous souhaitez écrire des récits interactifs — comme des jeux de pistes au sein du texte avec, pourquoi pas, des récompenses réelles pour celles et ceux qui résoudraient les énigmes ; ou des romans sur le modèle des « Histoires dont vous êtes le héros ou l’héroïne ». Mais cela peut aussi éveiller de belles interactions communautaires autour de votre roman et ainsi créer un “effet fandom”.
Quand elle est partagée au public, la carte peut aussi enfermer l’autaire dans son propre univers, l’empêchant ainsi de jouir de toute sa liberté créative et créatrice dans son propre monde.
Ainsi, si votre univers est appelé à évoluer ou si vous ne l’avez pas encore complètement défini, c’est un point à prendre en compte. Publier votre carte fixe votre univers et vous prive de toute éventuelle nouvelle idée que vous voudriez inclure ou de toute modification que vous souhaiteriez apporter à votre monde.
L’absence de carte permet de garantir un effet de surprise et une totale découverte de votre monde lorsque l’on se lance dans la lecture de votre roman. Cela peut attiser la curiosité de votre lectorat et amplifier la sensation d’évasion.
L’absence de carte permet également de centrer l’attention du lectorat sur les personnages, l’intrigue et les thèmes que vous aborderez dans votre roman.
Après ces deux épisodes dans lesquels nous avons abordé d’abord les arguments en faveur, puis en défaveur de la carte dans un roman de fantasy, nous pouvons en conclure que la carte n’est pas indispensable pour réussir son roman ou pour immerger son lectorat dans notre monde.
En effet, la présence ou l’absence du carte dépend surtout des intentions littéraires avec lesquelles nous abordons la construction de notre monde et la préparation de notre roman. Le choix de mettre une carte ou pas dépend de l’expérience de lecture que l’on souhaite faire vivre à notre lectorat.
Elle dépend également de notre propre aptitude, en tant qu’autaire, à créer une carte lisible pour notre lectorat et pertinente pour notre récit. Mais aussi de notre propre envie.
Cependant, il est tout de même important de rappeler que même si la carte n’est pas indispensable, il est tout de même nécessaire pour nous, auteurs et autrices, d’avoir au moins quelques notes par rapport à notre géographie.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. J’espère que ce double article vous aura plu et, surtout, vous aura été utile si vous vous posiez la question.
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